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Le PS rémunère la récolte de signatures pour son texte sur la transparence

Le PS a lancé son initiative sur la transparence en avril 2016. [Keystone - Peter Schneider]
La récolte rémunérée de signatures pour l'initiative sur la transparence divise le PS / Le 12h30 / 2 min. / le 4 juillet 2017
Afin de faire aboutir son initiative sur la transparence, le Parti socialiste (PS) a décidé de rémunérer ses "récolteurs" de signatures à hauteur de 2,20 francs par paraphe. Une méthode qui divise au sein du parti.

Alors que le délai pour le dépôt de son initiative sur la transparence (lire encadré) est fixé au 26 octobre, il manquait encore 45'000 signatures au PS à la mi-juin (lire: L'initiative sur la transparence du financement des partis est à la peine). D'où l'idée de recruter des professionnels.

A 2,20 francs la signature, les plus efficaces touchent environ 25 francs de l'heure pour ce temps passé à convaincre dans les rues, relève l'Aargauer Zeitung.

Division au sein du PS

Cette pratique inhabituelle pour le PS divise au sein du parti: "C'est une démarche qui me dérange et que je condamne. Je trouve extrêmement problématique d'introduire un rapport marchand dans la collecte de signatures, qui est un acte démocratique", a déploré le conseiller national Jean Christophe Schwaab (PS/VD).

Selon lui, cette méthode risque de poser un problème de conviction: "Certains vont récolter des signatures non pas parce qu'ils croient en ce qui est signé, mais parce qu'ils sont motivés par l'appât du gain."

Le secrétariat général du PS admet également que ce n’est pas la pratique idéale, mais relativise en indiquant que la grande majorité des signatures ont été récoltées par des bénévoles.

Pas une première

Ce n'est pas la première fois que la collecte de signatures est rémunérée. Pour l'initiative RASA - qui veut supprimer de la Constitution les dispositions migratoires qui y sont entrées le 9 février 2014 - le comité payait 1,50 franc le paraphe. Au total, 80% des 100'000 adhésions avaient été rémunérées.

Pour les défenseurs d'un tel système, ces rémunérations représentent un défraiement pour le travail de collecte. Interdire cette démarche, disent-ils, reviendrait à renforcer encore le pouvoir des grands partis politiques, qui seraient les seuls à avoir le potentiel pour mobiliser des bénévoles.

Alexandra Richard/hend

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L'initiative sur la transparence

L'initiative sur la transparence exige que les partis ou comités rendent public leur financement. Concrètement, le PS veut interdire les dons anonymes importants.

Le texte prévoit que les partis transmettent à la Chancellerie fédérale leurs comptes et l’origine de tout don d’un montant supérieur à 10'000 francs.