Selon ce projet, les patrons des entreprises de plus de 50 employés seraient obligés d'analyser les salaires tous les quatre ans et de faire contrôler ce rapport par un tiers. Un compte rendu serait ensuite publié à l'interne.
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Bien que ce projet ne prévoit aucune sanction en cas de non respect de l'égalité salariale, la directrice de Micro Precision systems (MPS), Nicola Thibaudeau, a affiché son opposition, jeudi dans le Journal du matin de la RTS.
"Au niveau administratif, cela représente un rapport de plus", déplore-t-elle. Et concrètement, pour un contrôleur externe, la complexité serait de taille, estime la patronne du groupe basé à Bienne.
"Ce n'est pas comme chez les enseignants, qui ont une grille salariale en fonction des années de métier. Chez nous, les salaires dépendent de nombreux facteurs, comme la formation, l'âge, l'expérience, les machines utilisées, la rareté sur le marché d'un certain poste à un certain moment, la performance ou encore l'effort."
Mauvaise solution
Pourquoi une entreprise, qui n'a rien à se reprocher et qui respecte l'égalité salariale inscrite depuis 40 ans dans la Constitution refuserait-elle de se soumettre à l'exercice? Chez MPS, l'équité salariale entre hommes et femmes est 100% appliquée, assure Nicola Thibaudeau. Mais un tel rapport, même sans sanction à la clé, serait trop intrusif et interventionniste, estime-t-elle.
Selon la cheffe d'entreprise, c'est une mauvaise solution à un problème qui existe. Il faudrait par conséquent continuer à chercher d'autres solutions, "qui iraient plus dans le sens de l'encouragement". Que les entreprises qui pratiquent l'égalité salariale aient "un plus, et non un moins".
fme