Selon un communiqué de Santésuisse à paraître jeudi, les coûts pris en charge par l'assurance obligatoire des soins ont atteint 31,6 milliards de francs en 2016, soit une hausse de 4,9% sur un an.
L'association faîtière des assureurs maladie estime par ailleurs que les coûts de la santé devraient encore croître de 5,1% cette année (4,1% par personne assurée). Et d'estimer que la charge supportée par les payeurs de primes va encore s'alourdir.
Interrogée dans le 19h30 mercredi, la directrice de Santésuisse Verena Nold avance ainsi une augmentation de 4% à 5% des primes pour 2018.
Explosion des coûts du secteur ambulatoire
Comme explication à cette nouvelle hausse des coûts de la santé, Santésuisse relève en premier lieu la croissance "effrénée" des coûts dans les services hospitaliers ambulatoires, à savoir quand les patients ne dorment pas à l'hôpital. Les dépenses dans ce secteur se sont envolées de 9,1% en 2016 (contre 4,8% en 2015), passant de 5,4 à 5,9 milliards de francs.
Le nombre de prestations ambulatoires est en effet en constante augmentation, notamment parce que des traitements à l'origine stationnaires, quand les patients dorment à l'hôpital, sont progressivement transférés vers l'ambulatoire. Or, contrairement au secteur stationnaire, le secteur ambulatoire est intégralement pris en charge par les assureurs maladie et par conséquent par les payeurs de primes.
Seul le secteur stationnaire connaît un recul des coûts
En plus de la hausse constante du prix des médicaments, Santésuisse mentionne encore deux secteurs dans lesquels les coûts continuent de prendre l'ascenseur. Les médecins libres praticiens ont généré en moyenne une croissance des coûts de 4,9%, passant de 9,1 à 9,5 milliards. La hausse a atteint 2% pour les médecins de premier recours et de 6,8% pour les spécialistes.
Une augmentation de 5,4% des coûts dans le domaine des pharmacies est également constatée. Santésuisse relève d'ailleurs une part de médicaments génériques "trop faibles" par rapport aux originaux: 16% en Suisse, contre par exemple 48% en Allemagne et 80% au Royaume-Uni.
Le seul domaine à échapper à ce mouvement de hausse est le secteur stationnaire, qui a affiché un léger recul de 0,4% en 2016, pour des coûts totaux de 6,9 milliards, une somme tout de même jugée "élevée" par Santésuisse.
Pierre-Olivier Volet et Frédéric Boillat