Le projet, basé essentiellement sur les idées défendues par le PLR au Parlement, reprend la philosophie libérale de la prévoyance vieillesse: pas d'augmentation du 1er pilier - les fameux 70 francs à l'AVS - et une compensation des pertes du 2e pilier en son sein même.
"Une question de volonté politique"
Avec ce plan de secours, le PLR veut surtout rassurer sur les conséquences d'un non le 24 septembre. "Tout est sur la table, on a commandé des rapports, on a tout calculé. On serait prêts à redémarrer comme on le fait d'ailleurs maintenant avec le projet sur la réforme des entreprises", explique la conseillère aux Etats libérale-radicale saint-galloise Karin Keller-Sutter. "C'est une question de volonté politique, il y a toujours des alternatives."
Le saucissonnage ne convainc pas les Suisses
Il n'y a donc rien de fondamentalement nouveau, si ce n'est l'idée de morceler la réforme et de traiter séparément premier et deuxième pilier. Mais cette logique n'a pas convaincu la population jusqu'ici, comme le rappelle Giuliano Bonoli, professeur de politique sociale à l'IDHEAP: "On a vu par le passé que, par exemple, la baisse du taux de conversion seule n'a pas réussi à passer la rampe du référendum. Donc le pari que fait Alain Berset, c'est qu'en mettant ensemble des mesures qui ont beaucoup de peine à être acceptées individuellement, peut-être que la réforme globale sera acceptable. Maintenant, en les séparant à nouveau, j'ai peur qu'on retombe dans la logique qui a prévalu pendant les années précédentes justement, où chaque acteur s'oppose à des mesures qui ne vont pas dans son sens."
Des combats différents
Et les raisons d'un non le 24 septembre seraient difficiles à analyser, puisque les opposants ne forment pas un bloc homogène: AVS trop généreuse pour le PLR ou âge de la retraite des femmes pour la gauche syndicaliste: chacun combat la réforme pour un motif différent.
Alexandra Richard/oang