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"Nous sommes devenus les cancres de la classe" en matière de lutte antitabac

Liliane Maury Pasquier. [Keystone - Anthony Anex]
L'invité de la rédaction – Liliane Maury Pasquier, conseillère aux Etats (PS/GE) / L'invité de la rédaction / 21 min. / le 21 juillet 2017
La conseillère aux Etats Liliane Maury Pasquier (PS/GE) regrette le retard pris par la Suisse en matière de lutte contre le tabagisme. "Nous sommes devenus les cancres de la classe", dit-elle dans le Journal du matin vendredi.

"La situation de la Suisse ne peut que m'inquiéter", fait savoir Liliane Maury Pasquier. Seul six pays, dont la Suisse, n'ont pas ratifié la convention-cadre de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) pour la lutte antitabac, alors qu'un rapport, publié mercredi, pointait une nouvelle fois les carences de la législation suisse en la matière.

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"A l'heure actuelle encore plus qu'auparavant, notre pays doit faire face aux pressions d'une industrie florissante précisément en Suisse, qui est l'industrie du tabac", poursuit Liliane Maury Pasquier.

Climat "pas favorable"

Début juillet, Philip Morris avait annoncé son intention d'investir 30 millions de francs dans son usine de Neuchâtel. "C'est normal d'essayer de conserver des places de travail, observe la conseillère aux Etats genevoise. Mais il ne faut pas se plaindre si la Suisse perd sa réputation de pays propre et de pays modèle, et devient un pays sale."

Si on s'attaque au tabac, on est contre la sacro-sainte liberté individuelle qui est si importante pour la Suisse

La conseillère aux Etats Liliane Maury Pasquier (PS/GE)

Les lobbyistes de l'industrie du tabac procèdent, selon elle, de manière "très intelligente". "C'est-à-dire pas frontalement, mais en faisant appel à ce fameux esprit suisse", précise Liliane Maury Pasquier. En clair, "si on s'attaque au tabac, on est contre la sacro-sainte liberté individuelle qui est si importante pour la Suisse".

Alors que les dernières tentatives de modifier la loi ont toutes échoué, la situation ne devrait pas évoluer avant 2019 et la prochaine législature. "Le climat actuel n'est pas favorable à des projets qui vont dans le sens d'une meilleure préservation de la santé publique", regrette Liliane Maury Pasquier.

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