La campagne contre le projet de réforme des retraites du conseiller fédéral Alain Berset devait s'annoncer féroce, elle est plutôt inoffensive. La faute à la retenue de l'UDC, selon certains élus libéraux-radicaux, à l'instar du vice-président du PLR Suisse Philippe Nantermod.
"On se permet de choisir ses campagnes et puis de s'abstenir un petit peu sur les campagnes plus difficiles", regrette le Valaisan. "On peut s'attendre d'un parti de cette taille-là qu'il s'engage pour les sujets qu'ils ont portés au Parlement. On sait que l'avenir des retraites est au moins aussi important pour les Suisses que la question du burkini!"
Divisions internes?
L'UDC ne soumettra l'objet à ses délégués que fin août, soit un mois avant la votation. Et si le parti procrastinait, car il sait qu'une bonne partie de sa base, notamment l'aile paysanne, serait en réalité en faveur de la réforme? "C'est une prétention que je ne peux pas constater", répond le président de l'UDC Albert Rösti.
"On a discuté de cette réforme dans notre comité, on a voté avec une abstention et une voix contre (notre position). Cette décision est représentative, alors comme je le sens actuellement, notre base est vraiment contre cette réforme."
L'UDC affirme vouloir attendre la fin de l'été avant de partir au combat. Pourtant, le stratège Christoph Blocher a récemment confié que la Prévoyance 2020 n'était pas une priorité pour lui. Il s'exprimait à titre personnel, mais sa déclaration n'a rien fait pour apaiser les fronts en vue du 24 septembre.
Rouven Gueissaz/lgr