Il y a des candidates vraiment compétentes pour remplacer Didier Burkhalter au Conseil fédéral, a affirmé jeudi la conseillère nationale zurichoise, invitée du Journal du matin de la RTS. Mais Doris Fiala s'attend déjà à une élection difficile pour les femmes le 20 septembre, car la question de la cohésion est "très importante aussi" et la Tessinoise Laura Sadis n'a pas été désignée pour concourir.
"Ce ne sera donc pas facile d'avoir une femme nommée au Conseil fédéral pour le PLR", déplore-t-elle. D'autant plus qu'Ignazio Cassis est, selon elle, un candidat "magnifique". "Il est polyglotte, il est intelligent, il est humainement très fort", détaille Doris Fiala qui ne veut pas non plus attendre le départ de Johann Schneider-Ammann pour caresser l'espoir de voir une femme libérale-radicale accéder au Conseil fédéral, 28 ans après le départ d'Elisabeth Kopp.
"Les femmes ont besoin d'un exemple pour les encourager à entrer en politique. Mais si la cohésion prime tout de même sur la question des femmes, il est clair que l'on demandera un double ticket féminin lors du prochain tour, quand Monsieur Schneider-Ammann s'en ira", annonce Doris Fiala.
"Il n'y aura pas de candidature de combat"
Les féministes PLR ne devraient-elles pas se montrer un peu plus offensives en attaquant le candidat officiel tessinois Ignazio Cassis pour promouvoir une femme?
"Nous préférons parler en faveur des femmes plutôt que de combattre Ignazio Cassis", répond Doris Fiala. Mais il n'y aura aucune tentative de coup contre le PLR tessinois visant à lancer une candidate. "Il n'y aura pas de candidature de combat", insiste-t-elle.
La présidente des femmes du Parti libéral-radical se garde aussi de toute pression sur les candidates féminines, telles que les Vaudoises Jacqueline de Quattro et Isabelle Moret, laquelle ne s'est pas encore déclarée officiellement. "Pour se lancer, c'est la personne concernée qui doit le décider. C'est un poste qui influence toute une vie, personnelle et familiale", souligne Doris Fiala.
fme
"La plupart des socialistes n'exercent plus vraiment un métier"
Interrogée sur la plateforme offerte par le PLR aux femmes libérales (sept femmes sur 27 élus), en comparaison à l'égalitarisme socialiste, Doris Fiala défend un devoir d'honnêteté politique et intellectuelle. "Pour moi, c'est un défi de société, parce que la femme qui se dirait PLR fait aujourd'hui des études, elle fait une carrière. Finalement, elle aimerait peut-être aussi fonder une famille. Les 24h par jour ne suffisent peut-être plus pour entrer encore dans un long chemin politique."
Une question qui ne se pose pas de la même manière pour les hommes, selon elle, car c'est la femme qui tombe enceinte, qui accouche et qui allaite les enfants.
"Mais il faut dire une fois pour toutes les vérités", lance encore la conseillère nationale zurichoise: "Si vous regardez les femmes socialistes; c'est vrai, elles sont beaucoup plus nombreuses au Parlement et dans la politique que les PLR. Mais c'est un problème du système de milice. Montrez-moi la femme socialiste qui fait les trois choses en même temps: être mère, faire une carrière politique et avoir encore un travail qui se respecte? La plupart des socialistes n'exercent plus vraiment un métier. Ce n'est pas une question féministe, c’est une question de priorité."