L'homme avait posé avec deux comparses devant l'édifice religieux en effectuant le mouvement popularisé par l'humoriste français Dieudonné. En première instance, la Cour de justice de Genève avait conclu à un message rabaissant et discriminatoire.
"Connotation antisémite évidente"
Ce geste ambigu avec le bras symbolise, pour certains, un salut nazi inversé. Mais dans cette affaire, les juges retiennent surtout la mise en scène: trois hommes en rang serré, dont un en tenue d'assaut de l'armée suisse, faisant une "quenelle" face à une synagogue, le visage partiellement couvert. Pour la Haute cour, la connotation antisémite ne fait aucun doute.
C'est la première fois que le Tribunal fédéral se prononce sur ce geste controversé et la décision fera par conséquent jurisprudence.
Fin d'un ping-pong judiciaire
Condamnés en première instance en 2015 à une peine pécuniaire avec sursis, deux des protagonistes avaient accepté l'ordonnance pénale du Ministère public de Genève. Le troisième individu, lui, avait fait opposition avant d'être acquitté du chef de discrimination raciale. Saisie en 2016, la Cour de justice du canton avait alors confirmé la condamnation de première instance. C'est à ce ping-pong judiciaire auquel a mis fin le Tribunal fédéral.
Michael Peuker/oang