Les femmes PDC réfléchissent déjà au remplacement de Doris Leuthard

Les tractations en vue du remplacement de l'actuelle présidente de la Confédération ont déjà commencé. Plusieurs femmes démocrates-chrétiennes plaident pour un ticket à deux noms, avec une femme et un homme. Mais il est trop tôt pour que des candidatures se déclarent: il faudra attendre que Doris Leuthard annonce la date exacte de son départ pour réveiller les ambitions, répète-t-on au sein du parti.

Papables masculins avant tout

Reste que plusieurs noms ont déjà été évoqués, avant tout dans la presse alémanique, et il s'agit surtout d'élus fédéraux masculins - ce que regrettent plusieurs femmes PDC. On a ainsi pu lire les noms du Lucernois Konrad Graber, du Grison Stefan Engler ou du Soleurois Pirmin Bischof.

Chez les femmes, les noms de la Valaisanne Viola Amherd, de l'Argovienne Ruth Humbel ou même celui de l'ancienne conseillère d'Etat fribourgeoise Isabelle Chassot, actuelle directrice de l'Office fédéral de la culture, ont été cités.

Mais selon la secrétaire générale du parti, Beatrice Wertli, il est dommage de réduire une succession au Conseil fédéral au sexe et à la provenance des candidats. C'est ce qui se passe actuellement pour l'élection du successeur PLR de Didier Burkhalter et c'est ce que la direction du PDC aimerait éviter lorsqu'il s'agira de remplacer Doris Leuthard.

L'enjeu "femmes" de septembre prochain renforcé

L'annonce de Doris Leuthard a fait gagner en importance le facteur "femmes" pour l'élection du successeur de Didier Burkhalter en septembre. Si c'est un homme qui est élu, comme par exemple l'ultra-favori tessinois Ignazio Cassis, il ne restera après le départ de Doris Leuthard qu'une seule femme au Conseil fédéral: Simonetta Sommaruga. On serait loin alors de 2011 où, pour la première fois, le Conseil fédéral était majoritairement féminin.

Mais les femmes PDC n'ont plus la combativité d'antan pour renverser la vapeur. Pour la PDC zurichoise Kathy Riklin, ce n'est pas forcément à son parti de veiller à la représentativité des femmes au Conseil fédéral. La formation ne dispose que d'un siège, rappelle-t-elle, c'est donc avant tout aux autres partis gouvernementaux de proposer des candidatures féminines. Cet avis est partagé par plusieurs autres élues démocrates-chrétiennes aux Chambres contactées jeudi par la RTS.

Rouven Gueissaz/oang