Le secrétariat général du PLR genevois a enregistré la candidature unique de l'actuel conseiller d'Etat à l'échéance du délai vendredi. Il va maintenant la soumettre à l'assemblée des délégués qui se tiendra le 8 août.
Interrogé vendredi dans l'émission Forum, Pierre Maudet explique avoir arrêté sa décision cette semaine, notamment après la confirmation d'Ignazio Cassis au Tessin et le départ annoncé de Doris Leuthard d'ici 2019.
"J'ai un tempérament d'acteur"
"Dès le départ j'étais attaché à l'idée que les Tessinois ont évidemment, peut-être un peu plus que les autres, le droit de présenter des candidats", explique-t-il. "Mais le fait qu'il y aura dans les 24 mois qui viennent probablement trois à quatre places qui vont se libérer au Conseil fédéral (…), cela me stimule. Je suis quelqu'un qui a un tempérament d'acteur, qui aime bouger, qui aime réaliser, qui aime faire, et je me suis dit que c'était le moment."
La presse alémanique s'est montrée élogieuse à son sujet, le qualifiant tour à tour de de "judoka", "étoile montante", "gagnant" ou "force de la jeunesse". Mais à 39 ans, Pierre Maudet reste peu connu outre-Sarine. Il cumule également trois autres handicaps: il n'est ni parlementaire fédéral, ni femme, ni Tessinois.
"Ce n'est pas une candidature d'opposition"
Le conseiller d'Etat reconnaît qu'il ne part pas favori mais écarte rapidement ces arguments: "Ce n'est pas une candidature d'opposition aux Tessinois, ce n'est pas une candidature d'opposition aux femmes, c'est une candidature d'un membre d'un exécutif cantonal, il y a 40 conseillers d'Etat PLR en Suisse et je pense que c'est important qu'on les entende dans une époque où il y a beaucoup de centralisation au niveau de la Confédération."
Le PLR genevois estime que toutes les candidatures "élargissent le champ démocratique et c'est ce qu'on souhaite. Il faut que les parlementaires fédéraux, PLR d'abord et l'ensemble de l'Assemblée fédérale ensuite, aient un choix. Il n'y a pas que les équilibres régionaux et linguistiques, il y a l'équilibre des âges aussi."
Après son passage devant les délégués de son parti mardi prochain, Pierre Maudet précise qu'il présentera et défendra un projet pour la Suisse devant la presse mercredi.
Jeudi, un autre ténor du PLR genevois, l'avocat et conseiller national Christian Lüscher, avait annoncé qu'il ne se présentait pas.
Ignazio Cassis premier candidat officiel
Didier Burkhalter se retirera en automne après huit années passées au Conseil fédéral. Les sections cantonales du PLR ont jusqu'au 11 août pour officiellement présenter leurs candidats à sa succession. La direction nationale du PLR a clairement fait savoir qu'elle souhaitait une candidature latine.
En Suisse romande, le PLR vaudois a déjà montré son intérêt. La conseillère d'Etat Jacqueline de Quattro est sortie du bois. La conseillère nationale et vice-présidente du parti Isabelle Moret a dit jusqu'ici qu'elle réfléchissait.
De son côté, le PLR tessinois a désigné mardi un candidat unique: le conseiller national Ignazio Cassis, qui fait figure de favori pour remplacer Didier Burkhalter. Le Tessin réclame en effet un siège au Conseil fédéral après 18 ans d'absence au sein du collège gouvernemental.
tmun avec ats
Un parcours politique qui a débuté à l'âge de 11 ans
Pierre Maudet est entré précocement en politique. A 11 ans, il écrit à la Ville de Genève pour demander la création d'une rampe de skateboard. A 15 ans, il fonde le Parlement des jeunes de la Municipalité. En 1999, à 21 ans, le jeune radical entre au délibératif de la Ville de Genève et en 2007, à 29 ans, à l'exécutif municipal. En charge de la Voirie, il est réélu en 2011.
En 2012, lors d'une élection complémentaire au Conseil d'Etat, le surnommé "Monsieur Propre" met le cap sur le canton. Il prend alors les rênes de la Sécurité. Facilement réélu un an plus tard, il ajoute l'Economie à son département. Seul échec connu: il n'est pas élu au Conseil national en 2003.