En 2008, 19'908 salariés sont arrivés au bout de leurs indemnités de chômage. Cette année, on devrait passer la barre des 40'000, un niveau déjà frôlé l’an dernier avec 39'816 personnes arrivées en fin de droit sans avoir retrouvé une activité lucrative. Il n’y a qu’en 2011 que les arrivées en fin de droit avaient été plus nombreuses (près de 47'000). Cette année-là, une révision de la LACI avait été synonyme de suppression des indemnités pour près de 15'000 chômeurs suisses suite à un durcissement des conditions d’accès aux prestations.
Ce doublement des fin de droits s'explique par deux raisons. D'une part, le franc fort a poussé de nombreuses entreprises à couper dans leurs effectifs, en particulier dans les emplois les plus précaires.
D'autre part, la libre circulation des personnes, qui offre aux employeurs un réservoir de main d'oeuvre inédit, laisse peu de chance aux employés les moins qualifiés ou aux chômeurs de plus de 50 ans de retrouver du travail.
Les arrivées en fin de droit ont doublé dans le canton de Vaud
Dans le canton de Vaud, les arrivées en fin de droit ont explosé ces dernières années passant de 180 personnes par mois en 2009 à plus de 420 personnes en 2016. Soit une augmentation de 133% en sept ans.
Cette tendance lourde a d'importantes conséquences pour les budgets cantonaux, bon nombre de travailleurs en fin de droit recevant l'aide sociale.
Appels à limiter les effets de la libre circulation
Le conseiller d'Etat vaudois Pierre-Yves Maillard fait partie des politiciens qui demandent une réflexion de fond sur les effets de la libre circulation des personnes, notamment pour donner une chance aux plus fragiles sur le marché du travail:
Le socialiste propose notamment que les chômeurs de plus de 55 ans arrivés en fin de droit se voient systématiquement proposer un emploi.
Pierre-Yves Maillard appelle à plus de volontarisme en matière d'embauche afin qu'aussi bien les collectivités publiques que le privé offrent plus de chances de réinsertion aux travailleurs indigènes.
Nicolas Rossé