Candidat au Conseil fédéral, Pierre Maudet veut "un débat de fond"

Pour le conseiller d'Etat, qui a été officiellement désigné candidat par les délégués du Parti libéral-radical (PLR) genevois mardi soir, il est positif d'avoir plusieurs candidatures à proposer.

"Le PLR doit mettre dans sa vitrine sa diversité", a déclaré Pierre Maudet. La population, de son côté, veut du contenu et non pas "nous voir faire de l'épicerie".

Le magistrat de 39 ans a évoqué les enjeux "les plus immédiats" pour la Suisse. Dans le cadre des affaires avec l'étranger, la priorité doit être donnée à l'amélioration des relations avec l'Union européenne, qui sont décisives pour la prospérité du pays.

Une instance d'arbitrage proposée

La question de l'adhésion ne se pose plus, a relevé Pierre Maudet. Il n'est pas non plus envisageable de faire marche arrière et de devenir l'Albanie des années soixante. Mais rester figé ne résoudra rien. Concernant l'accord institutionnel avec Bruxelles, le Genevois propose la création d'une instance d'arbitrage.

Cette instance aurait le dernier mot en cas de litige. Sa mise en place ferait l'objet d'une loi soumise à référendum. Pour le conseiller d'Etat, cette solution permettrait de lever l'obstacle posé par les "juges étrangers". Ces derniers constituent "une ligne rouge" à ne pas franchir à ses yeux.

Une politique monétaire "proactive"

En matière économique, l'élu aimerait une politique monétaire plus "proactive". Il souhaiterait notamment que la Banque nationale suisse (BNS) utilise une petite partie de ses gigantesques actifs (700 milliards de francs) pour les réinjecter dans l'économie innovante, comme le font déjà d'autres banques nationales.

La sécurité est un autre point qui lui tient particulièrement à coeur. Le conseiller d'Etat, officier dans l'armée, regrette que les questions liées à la défense soient trop souvent reléguées en fin de séance sous la Coupole, alors qu'elles sont essentielles pour lui.

Le magistrat genevois souhaite notamment que la Suisse puisse répondre efficacement à des cyberattaques, qui peuvent paralyser un pays. Il veut aussi que la Confédération se montre plus offensive dans sa lutte contre le terrorisme, la traite d'êtres humains ou le travail au noir.

ats/tmun