Tant à Berne qu'à Berlin, on se passerait donc volontiers de ce mauvais feuilleton judiciaire autour de ce que l'on a appelé l'affaire "Daniel M", du nom de l'agent privé arrêté en Allemagne le printemps dernier. Il lui est reproché d'avoir mené des activités d'espionnage pour savoir qui a volé des données bancaires en Suisse au profit du fisc allemand.
Cette affaire d'agent privé était déjà embarrassante, mais ce sont désormais des employés du Service de renseignement de la Confédération (SRC) qui seraient directement visés par le parquet fédéral allemand. Cette information a fuité dans plusieurs médias, en Allemagne et en Suisse, dès dimanche.
Justice contre volonté politique
Les autorités des deux pays, elles, affichent un "no comment" de circonstance mais la RTS a obtenu confirmation à Berne que le parquet allemand s'intéresse effectivement à des employés du SRC. On y voit la marque de l'indépendance de la justice mais on préférerait, politiquement, tourner la page.
Cette affaire d'espionnage sur fond de données bancaires volées remonte aux années 2011-2012. Mais depuis, tout a changé très vite en matière de secret bancaire. L'échange automatique d'informations prévaut désormais entre la Suisse et ses voisins - dont l'Allemagne.
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Ludovic Rocchi/oang