Alors qu'Ignazio Cassis a renoncé à son passeport italien pour pouvoir se présenter au Conseil fédéral, le conseiller national UDC tessinois Marco Chiesa a décidé de déposer deux motions.
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La première motion demandera l'interdiction de la double nationalité pour les conseillers fédéraux, la seconde obligera les parlementaires à inscrire leurs nationalités dans le registre des liens d'intérêts.
"Au niveau exécutif, il y a des problèmes si tu as une double nationalité, tu es porteur des intérêts suisses", a relevé Marco Chiesa dans l'émission Forum de dimanche.
On ne peut pas servir deux patrons
"Le Conseil fédéral ne peut pas avoir de double nationalité car il y a des intérêts à protéger, on ne peut pas servir deux patrons, il ne faut pas y avoir d'ambiguïté", a encore expliqué le conseiller national tessinois.
Par ailleurs, les passeports détenus par les parlementaires sont des liens d'intérêt importants à connaître, a-t-il également précisé.
A noter que la loi prévoit déjà que pour certains postes, le Conseil fédéral puisse obliger à être uniquement détenteur du passeport suisse (poste de diplomates, par exemple).
Interrogé dans l'émission Forum, Murat Alder, député PLR genevois, a tenu à préciser qu'un citoyen suisse sur 4 possède une autre nationalité: "pourquoi discriminer 25% du peuple suisse s'agissant de l'accès au Conseil fédéral?".
De son côté, pour Raymond Clottu, conseiller national neuchâtelois indépendant, Ignazio Cassis a pris la bonne décision en renonçant à sa double nationalité, alors que Pierre Maudet a deux pays, "pour nous c'est un problème". Pour être élu "il faut avoir les deux pieds dans le pays dans lequel on s'engage".
Rouven Gueissaz/lan
Pierre Maudet est Franco-Suisse
Des trois prétendants PLR à la succession de Didier Burkhalter, seul Pierre Maudet possède ainsi toujours deux passeports, français et suisse. La Vaudoise Isabelle Moret possède uniquement la nationalité suisse.
Le Genevois a déclaré qu'il mettrait la question à l'ordre du jour du Conseil fédéral s'il était élu. Il est prêt à rendre au moins temporairement son passeport français si le gouvernement arrive à la conclusion que ce serait mieux.