"Pour l'ensemble de la Suisse, nous attendons une augmentation d'environ 5000 logements vacants", indique Credit Suisse dans une étude publiée mercredi. Le taux de vacance s'écarte ainsi encore davantage de sa moyenne à long terme, établie à 1,04%.
Chaque année, les communes recensent cet indicateur au 1er juin. Les chiffres déjà publiés signalent un nouveau bond du taux de logements vides à l'échelle nationale, confirmant la tendance amorcée en 2010. Vu l'évolution des demandes de permis de construire, une nouvelle hausse est à prévoir en 2018.
Les locations concernées
Le phénomène touche avant tout les logements locatifs. Pour cette catégorie, le taux était encore légèrement inférieur à 2% l'an passé. Désormais, il devrait s’élever à 2,15% selon les estimations de Credit Suisse.
Malgré cette détente, les grands centres manquent toujours de logements, surtout Zurich et Lausanne. Au 1er juin, le taux de vacance des cinq grands centres du pays est estimé à 0,38%.
ats/tmun
Hausse du taux de vacance depuis le repli de l'immigration en 2010
Depuis l'entrée en vigueur de l'accord sur la libre circulation des personnes conclu avec l'Union européenne, l'activité de construction n'a cessé de s'intensifier, rappellent les experts de Credit Suisse. Après un repli de l'immigration en 2010, le taux de vacance a amorcé son ascension, qui s'est encore accélérée dès 2014.
"Or on ne constate jusqu'ici aucun ajustement de l’offre à la baisse de la demande", analyse la banque, qui voit l'explication dans la pénurie de placements financiers liée à l’environnement de taux négatifs. Pour les investisseurs, les rendements de l'immobilier sont nettement supérieurs à ceux d’autres classes d’actifs et la pression qu'ils exercent sur le marché immobilier complique l'adaptation.
Le Conseil fédéral maintient le cap sur le logement
Le logement d'utilité publique devrait bénéficier d'un coup de pouce de 250 millions de francs. Malgré les critiques, le Conseil fédéral a maintenu mercredi sa réponse à l'initiative de l'Association suisse des locataires (ASLOCA), qu'il rejette. Un projet sera remis au Parlement d'ici le 18 avril.
Le crédit-cadre proposé doit permettre de continuer à alimenter le fonds de roulement destiné au financement des prêts aux maîtres d’ouvrage d’utilité publique pour une durée de 10 ans. Ce fonds finance des prêts portant intérêt pour la construction, la rénovation ou l’acquisition de logements bon marché.