Le parti a fait le choix de la prudence et de la raison, écrit Le Temps. Et se met par la même occasion "à l'abri d'une candidature sauvage". Le PLR s'assure une élection sans coup fourré, renchérit La Liberté. Selon 24heures, la décision évite ainsi "de fâcher quiconque".
Isabelle Moret épinglée
La NZZ estime cependant que le parti a peut-être manqué de courage en n'éliminant pas le candidat, en l'occurrence la candidate la moins bonne. Il laisse ainsi à Isabelle Moret la possibilité de montrer qu'elle mérite sa place sur ce ticket et qu'elle n'est pas juste "un quota féminin", souligne le quotidien alémanique.
Elle a fait "campagne un cran au-dessous de ses concurrents", estime aussi La Liberté. La Vaudoise était "brouillonne", selon la Tribune de Genève (TDG) et "coincée à l'insu de son plein gré dans son rôle de femme", écrit 24heures.
>> A lire aussi : Un ticket Cassis-Moret-Maudet pour l'élection au Conseil fédéral
Pierre Maudet gagne son pari
En revanche, la presse salue la fougue de Pierre Maudet, qui a gagné son premier pari en s'introduisant sur le ticket PLR. "Le seul candidat qui a donné envie [...] avec un programme, des idées, un cap et des actes", décrit Le Nouvelliste. Il est même "le grand vainqueur de cette primaire", pour la TDG.
Le journal du bout du lac relève que son poulain s'est montré très convaincant outre-Sarine, en jouant "la meilleure partition, celle des idées et du leadership". "Challenger depuis cet été, Isabelle Moret devient outsider. Et c'est l'inverse pour Pierre Maudet", résume Le Matin.
Le Tagi appelle à voter Cassis
Pour le Tages-Anzeiger et le Bund, la cote de popularité ascendante du Genevois devrait en tout cas fournir ce qu'il faut de dynamisme et d'imprévisibilité à la campagne. Mais par égard pour les minorités, dont la représentation est importante en Suisse, le Tagi, de son petit nom, appelle à l'élection du Tessinois.
L'occasion - le canton italophone attend depuis 18 ans d'être représenté au gouvernement - ferait donc d'Ignazio Cassis le larron, ou dans ce cas le conseiller fédéral. Il "s'impose moins par sa vision politique que par sa capacité d'être là au bon moment", relève en tout cas La Liberté.
Les votes romands dispersés
D'ailleurs, pour 24heures, rien n'a vraiment changé depuis l'annonce de la démission de Didier Burkhalter. Une majorité alémanique veut donner au Tessin un représentant au Conseil fédéral, et la droite veut un représentant davantage en phase avec elle. Ignazio Cassis semble alors tout désigné.
Et le quotidien vaudois de regretter l'"attentisme" du favori qui "a passé l'été à ne rien faire ou ne rien dire qui puisse écorner une position de favori que personne n'a jusqu'ici sérieusement remise en cause". Et comme sur l'échiquier politique, les deux Romands "semblent séduire le même public, au centre et à gauche", relève le Temps, leurs soutiens respectifs pourraient bien disperser leurs forces lors du vote, le 20 septembre.
ats/jc