Mais le médecin tessinois, candidat à la succession de Didier Burkhalter, tient toutefois à préciser dans les détails sa position. Il n'est ainsi pas question de trouver de la cocaïne en vente libre.
Parler de substances psychoactives
Pour Ignazio Cassis, légalisation veut dire restriction de l'accès à ces substances, comme c'est le cas sur le marché des médicaments. Le conseiller national met en avant son expérience de médecin cantonal pour expliquer sa volonté de passer d'une politique des drogues illégales à celle où l'on parle de substances psychoactives.
La prohibition et la tolérance zéro ont atteint leurs limites, poursuit le prétendant PLR qui estime que ces politiques n'apportent aucun résultat concret sinon un énorme marché noir.
Les deux rivaux romands du Tessinois, Isabelle Moret et Pierre Maudet, ont aussitôt pris son contre-pied en critiquant sa position. Pourtant, les professionnels des addictions y sont favorables. "Ce que dit Ignazio Cassis, c'est qu'on devra bien un jour réglementer aussi cette substance-là, et dans ce sens-là je crois qu'il est courageux de le dire", analyse ainsi Jean-Félix Savary, secrétaire général du Groupement romand d'études des addictions (GREA).
Replacer la problématique sur le terrain de la santé
Le premier avantage d'une légalisation, souligne ce spécialiste, "est qu'on reprend le contrôle sur une substance qui peut provoquer des problèmes de santé jusqu'au décès et qu'on met aujourd'hui dans des mains criminelles (…) On l'a vu avec l'héroïne, quand on ramène ça dans un cadre hospitalier, on arrive à éliminer une grande partie des problèmes."
Jean-Félix Savary cite en exemple le Portugal, qui a dépénalisé les drogues il y a 17 ans et où l'on a constaté une baisse de la consommation. "Mais ce sont surtout les conséquences sociales qui ont été énormément améliorées", souligne-t-il. "Les décès liés aux drogues se sont effondrés au Portugal, on en a cinq fois moins que dans tous les autres pays européens. Donc on arrive avec cette politique à avoir de meilleurs résultats"
Simon Corthay/oang