L'encart a été publié en juin dernier dans La Liberté et les Freiburger Nachrichten. Des associations professionnelles fribourgeoises y mettaient en garde la population contre le fait de confier des travaux à cette catégorie de population.
Cet avis à la population soulignait le fait que "bien souvent, les travaux réalisés par les gens du voyage se font au mépris des prescriptions de sécurité et de protection de l'environnement". Un particulier avait déjà porté plainte contre ces associations et contre les deux journaux qui ont publié l'annonce. La Société pour les peuples menacés réagit donc à son tour, affirmant qu'il y a en Suisse un "anti-tsiganisme" croissant.
Situation inédite face aux gens du voyage
"On constate une augmentation des contrôles de police, très arbitraires", explique l'une des responsables de cette ONG, Angela Mattli "On a aussi constaté une augmentation des discours de haine dans les médias sociaux et chez certains politiciens (…) L'année passée dans le canton de Berne, trois politiciens ont dit que tous les tsiganes puent. C'est une situation qu'on n'a jamais vécue avant."
Hasard du calendrier, d'autres associations de défense des gens du voyage ont exprimé mercredi leur mécontentement face à la modification de la loi sur le commerce itinérant, qui prévoit un durcissement touchant directement les gens du voyage.
Un terme pas forcément adéquat
La Société pour les peuples menacés publiera du reste en octobre un rapport sur les discriminations à leur encontre en Suisse - ce qu'elle appelle "anti-tsiganisme".
Pour Martine Brunschwig Graf, présidente de la Commission fédérale contre le racisme, le terme n'est peut-être pas le plus adéquat. L'ancienne politicienne genevoise estime cependant qu'il y a bel et bien un sentiment de méfiance de plus en plus fort vis à vis des Yéniches, Roms ou Tsiganes en Suisse.
Agathe Birden/oang