"Cette campagne est un exercice de modestie. Lorsque l'on doit aller convaincre, je dois en faire quatre fois plus que mes concurrents, car je n'ai pas l'accès au Parlement", estime Pierre Maudet, qui reconnaît toutefois "ne pas être le favori".
Le conseiller d'Etat genevois met pourtant en avant son expérience exécutive. "Lorsqu'on fait partie d'un exécutif, on doit prendre ses responsabilités. Quand il y a un problème, on le règle", insiste-t-il.
Le libéral-radical évoque notamment la régularisation de 600 sans-papiers à Genève, l'opération dite Papyrus. "Je me fiche de savoir à qui elle plaît! (...) Je suis un libéral, profondément, de coeur, qui a pour objectif de régler les problèmes", répond Pierre Maudet, interrogé sur cette action a priori plus "compatible" avec la gauche qu'avec son propre camp politique.
L'échelle gauche/droite "dépassée"
D'ailleurs, alors qu'Isabelle Moret et Ignazio Cassis ont annoncé un virage à droite du Conseil fédéral s'ils succédaient à Didier Burkhalter, Pierre Maudet estime que "c'est une grille de lecture dépassée" et que "ce n'est plus l'échelle droite/gauche qui prime".
"On a besoin au Conseil fédéral de personnes avec les pieds ancrés dans le terrain, notamment dans le domaine de la lutte contre le terrorisme et de la cybercriminalité" ajoute-t-il. Des secteurs où le Genevois plaide pour "davantage de coordination entre les cantons et la Confédération".
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jvia
"Il n'y a pas trop de migrants en Suisse"
La semaine dernière, le favori dans la course au Conseil fédéral Ignazio Cassis avait déclaré dans le 19h30 de la RTS qu'il "faut avoir le courage de dire qu'il y a deux catégories d'étrangers en Suisse: ceux qui viennent pour travailler, et ceux qui cherchent l'asile. La migration est trop forte".
Pierre Maudet estime lui que "non, il n'y a pas trop de migrants en Suisse", "qui a toujours été un pays de migration". Peut-on en accueillir plus? "Il y a une limite. C'est l'économie qui fixe les besoins et les barrières", estime le Genevois.