Dans la course au Conseil fédéral, la situation familiale est devenue un argument de campagne. "Aucune maman d'enfants en âge scolaire n'a jamais été représentée", a notamment déclaré Isabelle Moret sur les ondes de RTS La Première.
Les jeunes mères sont-elles bannies des exécutifs en Suisse? La RTS a examiné la situation familiale des conseillers d'Etat dans les cantons romands.
12 femmes pour 31 hommes
Tout d'abord, les femmes sont largement sous-représentées: elles sont 12 conseillères d'Etat pour 31 hommes, soit 27,9% des élus.
Le fait d'avoir fondé une famille ne semble cependant pas les pénaliser, bien au contraire. Toutes les conseillères d’Etat ont fondé une famille alors que c'est le cas de 77% des hommes.
12 femmes sur 12 et 24 hommes sur 31 ont des enfants au sein des gouvernements cantonaux.
Beaucoup plus d'enfants que la moyenne
Elles en ont même beaucoup. Toutes, sauf la Vaudoise Nuria Gorrite, ont mis au monde deux à trois bébés. Les conseillères d’Etat romandes ont en moyenne 2,42 enfants alors que la moyenne suisse est de 1,54 enfant par femme.
Les conseillers d'Etats ont, eux, en moyenne 1,96 enfant.
Des enfants oui, mais adultes
Alors facile de faire de la politique en pouponnant ? Peut-être pas. Sur les douze conseillères d'Etat, seules cinq avaient encore au moins un enfant mineur au moment de leur élection. Et une seule avait des enfants de moins de 12 ans, la Vaudoise Cesla Amarelle.
Les autres ont préféré attendre que les enfants grandissent avant de se lancer. Par choix, ou parce qu'elles n'étaient pas autant épaulées dans les tâches éducatives que leurs collègues masculins.
Les conseillers d’Etat sont bien plus nombreux à exercer leur mandat avec de petits enfants, voire à agrandir la famille durant leur fonction.
5 conseillères d'Etat sur 12 ont été élues avec des enfants mineurs, alors que c'était le cas de 20 de leurs collègues masculins sur 24.
Une entrée en politique retardée
Assez logiquement, les femmes sont en moyenne plus âgées que les hommes lors de leur élection. Les Romandes sont entrées à l’exécutif en moyenne à 48,9 ans, tandis que les hommes avaient 45,4 ans.
Julie Conti