Il est reproché au responsable du "département pour les productions culturelles" du CCIS d'avoir, entre fin septembre 2015 et mi-octobre 2015, réalisé des films en Syrie avec un représentant dirigeant d'Al-Qaïda en Syrie, indique un communiqué du MPC.
Par la suite, accuse le MPC, les films ont été utilisés pour présenter le représentant d’Al-Qaïda à des fins de propagande. A cet effet, deux vidéos ont été publiées sur YouTube.
"Plateforme de premier plan"
Ces vidéos avaient été approuvées par le chef du "département pour les relations publiques et l’information" du CCIS et relayées activement par les trois accusés – soit, outre les deux membres déjà cités, également le président de l'association Nicolas Blancho.
Le MPC reproche aux prévenus d'avoir offert une plateforme de premier plan au représentant d’Al-Qaïda et à l'idéologie criminelle de son organisation: "Les vidéos de propagande du CCIS ont eu beaucoup de clics. Il est malheureusement possible que Al-Qaïda en retire davantage de pouvoir d'attraction sur les membres existants ou potentiels. Et de ce fait, ils ont probablement réussi à encourager le développement d'une activité criminelle", a précisé à la RTS le porte-parole du Ministère public de la Confédération André Marty.
Le MPC déposera ses conclusions lors de l'audience du TPF à Bellinzone. Il rappelle que la présomption d'innocence vaut jusqu'au prononcé d’un jugement définitif.
ptur
Réaction "sereine" du CCIS
Interrogé jeudi par l'ats, Qaasim Illi, le chef du "département pour les relations publiques et l'information" du CCIS, a affirmé que le CCIS réagissait de façon "sereine" à l'acte d'accusation.
"Ce n'est pas une surprise", a-t-il déclaré. Selon lui, le reproche du MPC représente un paradoxe: si le CCIS devait vraiment être inculpé de propagande, ça devrait être "contre l'Etat islamique (EI), mais sûrement pas pour Al-Qaïda".
(ats)