Après plusieurs mois d'enquête, le procureur général de la Confédération a remis jeudi son acte d'accusation contre trois cadres du Conseil central historique suisse (CCIS). Son président, Nicolas Blancho, le porte-parole Qassim Illi et un vidéaste sont tous trois sont accusés de propagande djihadiste.
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Le CCIS, qui ne représente qu'une partie infime des musulmans de Suisse, prône un islam rigoriste dans des vidéos au graphisme sophistiqué, par exemple concernant le port du voile intégral.
Provocation puis victimisation
L'organisation n'hésite pas non plus à jeter de l'huile sur le feu, comme lors de l'affaire de la poignée de main refusée dans une école bâloise.
Provoquer pour ensuite se positionner en victime de l'islamophobie est l'un des modus operandi de l'organisation de tendance salafiste. Ses cadres, très offensifs sur le plan médiatique, se montrent extrêmement prudents sur le choix des mots - comme lorsqu'ils parlent du djihad armé.
Organe de propagande
Alors que son financement reste lui aussi opaque, les noms du CCIS et de Nicolas Blancho reviennent régulièrement sur la question des jeunes partis depuis la Suisse faire le djihad en Syrie ou en Irak, des éléments contestés par l'organisation.
Cette dernière apparaît davantage comme un organe de communication alimentant un ferment idéologique dans lequel certaines personnes ont pu se perdre. Avant de tomber aux mains de recruteurs, jamais très loin, et déterminés à fournir les rangs de Daech en combattants, dont des Romands.
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Marc Menichini/kkub