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L'article sur la sécurité alimentaire séduit plus de trois votants sur quatre

Très attachés à la sécurité alimentaire, les Suisses ont accepté dimanche par 78,7% de compléter la Constitution avec un article sur le sujet. Les Romands ont été les plus enthousiastes.

Environ 1'943'000 citoyens ont déposé un "oui" dans l'urne, contre un peu moins de 525'000 "non". Aucun canton n'a refusé. Les moins convaincus ont été Schwyz (69,1%), Glaris (69,1%) et Appenzell Rhodes-Extérieures (70,4%).

Les Romands ont eu moins de doutes: l'objet a été plébiscité par les Vaudois sur le score quasi soviétique de 92%, suivis des Jurassiens (89,8%) et des Genevois (88,3%).

>> Notre suivi des résultats du 24 septembre : Les Suisses ont rejeté la réforme des retraites d'Alain Berset

Signal fort pour l'agriculture indigène

Le Conseil fédéral, les associations environnementales, l'industrie agroalimentaire et tous les partis siégeant au Parlement ont milité en faveur de cet article qui prend en compte toute la chaîne alimentaire, du champ à l'assiette (lire encadré). Ils saluent donc à l'unisson le résultat qui est perçu comme un soutien à l'agriculture indigène.

Le peuple veut préserver une agriculture de proximité forte et garder en partie la main sur le contenu de son assiette

Jacques Bourgeois, directeur de l'Union suisse des paysans

Un comité regroupant Verts, PVL, PS, PLR, l'Association des petits paysans et la Fondation pour la protection des consommateurs se réjouit, certes, de cette voie vers plus de durabilité, mais il salue aussi l'ouverture au marché. "Le contre-projet permet toujours de conclure des accords de libre-échange avec d’autres pays qui contribuent à un développement durable de l’agriculture".

>> Ecouter le débat entre Adèle Thorens (Verts/VD) et :

Adèle Thorens et Jacques Bourgeois. [Keystone - Anthony Anex]Keystone - Anthony Anex
L'initiative "Pour la sécurité alimentaire" plébiscitée, débat entre Jacques Bourgeois et Adèle Thorens / Forum / 12 min. / le 24 septembre 2017

Les organisations environnementalistes BirdLife Suisse, Greenpeace, Pro Natura et WWF Suisse expriment aussi leur satisfaction. A leurs yeux, le plébiscite de dimanche constitue un "mandat clair" du peuple "en faveur d’une agriculture plus durable et plus écologique".

Fronde très limitée

L'Union suisse des arts et métiers (Usam) était une des rares organisations à prôner le "non". Si cette décision est à respecter, il ne doit toutefois pas en découler de nouveaux droits à des subventions ni de réglementations supplémentaires. Et la politique agricole ne doit pas entraver les accords internationaux de libre-échange, écrit l'usam.

Dans le camp du "non" figurait aussi l'Alliance pour la souveraineté alimentaire, qui regroupe environ 250 personnes et organisations de mouvements agricoles, ecclésiastiques et sociaux. Elle craint que les "relations commerciales transfrontalières" mentionnées dans l'article ne sacrifient les paysans suisses.

Son président Pierre-André Tombez était néanmoins positif: "Nous n'avons pas perdu aujourd'hui, car durant la campagne, le ministre de l'Agriculture Johann Schneider-Ammann a fait beaucoup de promesses. Nous observerons maintenant attentivement s'il les tient".

ats/jgal

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Un projet du champ à l'assiette

Le nouvel article constitutionnel prend en compte toute la chaîne de production des denrées alimentaires, du champ à l'assiette. La Confédération devra créer les conditions pour préserver les bases de production agricole, notamment des terres agricoles, de même que veiller à une production adaptée aux conditions locales et utilisant les ressources naturelles de manière efficace.

Le vote a été déclenché par une initiative populaire de l'Union suisse des paysans. Les initiants ont toutefois retiré leur texte au profit d'une proposition plus consensuelle concoctée par le Parlement. Mais le peuple devra encore se prononcer plusieurs fois sur l'alimentation, notamment sur des initiatives des Verts et de l'Alliance pour la souveraineté alimentaire, qui sont maintenues.