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Erwin Sperisen assure qu'il n'a tué personne et espère être acquitté

Erwin Sperisen invité de Forum
Erwin Sperisen invité de Forum / L'actu en vidéo / 14 min. / le 1 octobre 2017
Remis en liberté provisoire le 25 septembre, l'ex-chef de la police du Guatemala Erwin Sperisen espère être acquitté lors du nouveau procès prévu fin novembre à Genève. Il assure qu'il "n'a jamais tué personne".

Remis lundi en liberté provisoire sur décision du Tribunal fédéral après cinq ans de détention préventive passés dans la prison genevoise de Champ-Dollon, Erwin Sperisen a rencontré Forum près de son domicile en vieille-ville de Genève.

Condamné deux fois à la prison à vie par la justice genevoise pour avoir pris part à l'exécution extrajudiciaire de dix détenus, Erwin Sperisen est désormais assigné à résidence, avec un bracelet électronique à la cheville, jusqu'à son nouveau procès le 28 novembre, au terme duquel il espère être acquitté.

Je n'ai jamais tué quelqu'un, je n’ai jamais planifié la mort de quelqu'un

Erwin Sperisen

"Je n'ai jamais tué quelqu'un, je n’ai jamais planifié la mort de quelqu'un", clame celui qui a occupé le poste de directeur général de la police nationale du Guatemala de juillet 2004 à mars 2007 .

Double-national suisse et guatémaltèque, Erwin Sperisen continue de clamer son innocence. Lui et ses avocats, Mes Giorgio Campa et Forian Baier, plaideront d’ailleurs l’acquittement, bien décidés à en appeler aux instances de recours fédérale et européenne au besoin, si la justice genevoise persistait dans son "entêtement". 

A Genève, il y a en moyenne 6 à 8 personnes tuées par année, au Guatemala, 5000

Erwin Sperisen

Erwin Sperisen rappelle que le Guatemala est situé au coeur du trafic de drogue entre l’Amérique du Sud et du Nord et qu'on réalise difficilement en Suisse le niveau de violence et de criminalité qui en découle. "A Genève, il y a en moyenne 6 à 8 personnes tuées par année, au Guatemala, 5000", lache l'ancien chef de la police du Guatemala.

Lui-même et sa famille ont échappé à plusieurs attentats. Les moyens doivent être proportionnés, estime-t-il, faisant référence aux images qui le montraient en tenue de combat noire, fusil-mitrailleur en bandoulière.

"Les médias ont joué un rôle décisif sur mon cas", juge par ailleurs Erwin Sperisen. Selon lui, ce sont eux qui ont commencé à mettre le doigt sur les erreurs supposées du dossier.

Laetitia Guinand

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Quel prix pour un éventuel acquittement?

Combien devrait payer Genève en cas d’acquittement ? Pour l'instant, Erwin Sperisen refuse de mettre un coût sur le prix des années passées en prison, éloigné de sa famille.

La question est pourtant brûlante dans un canton qui a connu des précédents fameux. L'Etat de Genève avait dû indemniser Sergei Mikhailov à hauteur de 810'000 francs en 2000 pour 778 jours de détention préventive, soit une incarcération deux fois moins longue que celle d'Erwin Sperisen.

Quant aux ex-dirigeants de la Banque cantonale de Genève, ils avaient reçu plusieurs millions après leur acquittement en 2012.

Dix détenus abattus

Erwin Sperisen a été condamné deux fois à la prison à vie par la justice genevoise pour avoir pris part à l'exécution extrajudiciaire de dix détenus.

Sept des victimes ont été tuées en 2006, lors d'une spectaculaire opération de reprise en main de la prison de Pavon, qui se trouvait à l'époque sous le contrôle des détenus.

Erwin Sperisen a aussi été reconnu coupable de l'assassinat de trois prisonniers qui s'étaient évadés du pénitencier "El Infernito" en 2005.