Le nombre de réfugiés reconduits aux frontières allemandes est en forte augmentation depuis quelques mois, selon la NZZ am Sonntag. La politique du "Wir schaffen das" - "Nous y arriverons" prônée par la chancelière Angela Merkel semble ainsi avoir atteint ses limites.
L'Allemagne contrôle dorénavant ses frontières plus sévèrement et serre la vis dans l'application des accords de Dublin.
Ainsi, le nombre de réfugiés effectivement expulsés vers la Suisse se monte à 255 depuis janvier, ce qui représente une augmentation de 185% par rapport à 2016.
Revirement
Deux hypothèses peuvent expliquer ce revirement de l'attitude allemande. En 2015, l'Allemagne était submergée par un nombre exceptionnel de demandes d'asile et les administrations n'arrivaient pas à suivre. Elles n'étaient alors pas en mesure d'enregistrer tout le monde. Depuis, la situation s'est normalisée.
L'autre explication est politique: la récente campagne électorale allemande a motivé les autorités à se monter plus sévères, devant une opinion publique sceptique face aux problèmes posés par la migration.
La sévérité allemande est toutefois à relativiser par rapport à la rigueur suisse, comme l'a expliqué Nadia Boehlen, porte-parole d'Amnesty Suisse dans La Matinale de lundi. L'an dernier, Berne a procédé à 3750 transferts vers d’autres Etats de l’Union européenne.
Les ONG redoutent d'ailleurs que les réfugiés actuellement transférés d'Allemagne vers la Suisse ne soient ensuite renvoyés dans d'autres pays européens, conformément aux accords de Dublin.
Rouven Gueissaz/lan