Une initiative populaire, dont le contenu définitif est publié mardi dans la Feuille fédérale, veut limiter l'influence du lobby des caisses maladie sous la Coupole en interdisant aux élus de siéger dans les organes de direction, d'administration ou de surveillance des assureurs. Interdiction aussi d’être rémunérés par ces sociétés.
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Sur les 246 parlementaires fédéraux, 19 sont concernés directement par ce texte, selon un décompte réalisé par la RTS sur la base du registre des liens d’intérêt des élus publié sur le site internet du Parlement.
D’autres analyses arrivent à des chiffres plus élevés, à l'instar de Lobby Watch, qui en comptabilise 35. Or cette organisation prend également en compte des liens indirects ainsi que des mandats auprès de l’assurance accidents SUVA.
Elus bourgeois
Tous les élus liés de près ou de loin à un ou plusieurs assureurs sont issus de partis bourgeois: sept UDC, six PDC, quatre PLR et deux PBD, dans le décompte réalisé par la RTS. Parmi eux, figurent les présidents des deux Chambres, Jürg Stahl (UDC/ZH) au Conseil national, et Ivo Bischofberger (PDC/AI) au Conseil des Etats, qui exercent tout deux des mandats pour Groupe Mutuel.
Avec 20 à 30 élus, la branche des assurances maladie reste toutefois moins représentée au Parlement que les secteurs de l’énergie, de l’environnement ou encore des caisses de pension.
La grande majorité de ces élus liés aux caisses maladie siègent dans les commission préparatoires. Ce sont précisément ces dernières qui rédigent les lois en lien avec la santé, comme celle qui permet à la Confédération de surveiller les caisses maladie.
Pietro Bugnon