Pour promouvoir son texte, un groupe de militants socialistes a organisé une action choc à Meilen (ZH) en bloquant l'accès à la maison de la conseillère nationale UDC Magdalena Martullo-Blocher, directrice générale d'Ems-Chemie.
Interrogée mercredi dans La Matinale de La Première, Muriel Waeger, vice-présidente de la Jeunesse socialiste estime que la fille de Christoph Blocher "a énormément de capitaux, de gains générés par ces capitaux, et qu'elle ne paie presque pas d'impôts dessus".
>> Lire : Les Jeunes socialistes bloquent la maison de Magdalena Martullo-Blocher
"Un impôt à redistribuer"
"Les revenus générés par les capitaux sont taxées à 60% contre 120% pour les travailleurs", regrette Muriel Waeger, qui estime que ces "super-riches ne produisent pas de valeur. C'est le travailleur à l'autre bout de la chaîne qui va en produire."
Elle estime donc logique que les riches contribuables "paient un impôt qui soit juste et puisse être redistribué aux travailleurs".
Mais en les imposant à 150%, comme le demande l'initiative, ne risque-t-on pas de les faire partir? "Non, les riches profitent aussi des infrastructures de notre pays. C'est normal d'être imposé à un revenu plus élevé que ce que l'on reçoit".
Autre proposition avancée par le texte des Jeunes socialistes, la semaine de 25 heures de travail. "La productivité a augmenté énormément en 60 ans mais les travailleurs n'ont pas reçu plus. Le pouvoir d'achat n'a que très peu augmenté, mais il y a de plus en plus de super riches", justifie Muriel Waeger.
Ce sont des propositions qui paraissent utopistes aujourd'hui, mais qui seront tout à fait normales dans cinquante ans.
Une utopie?
Pourtant, trois des dernières initiatives pour lesquelles se sont battus les jeunes socialistes, 1:12 pour des salaires équitables, les 6 semaines de vacances ou le revenu de base inconditionnel, ont été rejetées en votation. Ne sont-elles pas irréalistes? "Le droit de vote des femmes a aussi passé au troisième coup, pourtant on est bien contents de l'avoir aujourd'hui", répond Muriel Waeger.
"Ce sont des propositions qui paraissent utopistes aujourd'hui, mais qui seront tout à fait normales dans cinquante ans", estime-t-elle, rappelant que le projet de l'AVS avait également été taxé d'utopiste.
Propos recueillis par Romain Clivaz
jvia
Le dynamisme des sections jeunes des partis politiques
L'initiative des 99% est un nouvel exemple du dynamisme des sections jeunes des partis politique suisses, à gauche comme à droite.
Autrefois, les sections jeunes étaient davantage considérées comme des viviers à talents, une manière de recruter les politiciens de demain. Aujourd'hui, ces sections sont capables de mener campagne, comme c'était le cas sur la réforme de la prévoyance vieillesse.
Et elles lancent des initiatives, comme la JUSO, mais aussi les jeunes Verts avec leur texte contre le mitage du territoire qui a abouti. Ou les jeunes PLR, vert'libéraux et UDC qui annonçaient la semaine dernière leur intention de combattre la loi sur les jeux d'argent par un référendum.
>> Les sections jeunes des partis ont-elles atteint l'âge de raison? L'analyse de notre correspondant au Palais fédéral Rouven Gueissaz: