L'Office fédéral de la santé publique (OFSP) a confirmé mardi la présence de traces de ruthénium-106 à Cadenazzo, au Tessin, la semaine passée. Identifiée le 25 septembre, la concentration de cette substance a augmenté jusqu'au 3 octobre avant de décroître.
Ces valeurs confirment celles qui ont été relevées par l'Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire (IRSN) en France, ainsi qu'en Allemagne, en Italie et en Autriche.
Pas de danger
L'OFSP précise que ces concentrations sont restées inférieures aux limites et n'ont pas contaminé les denrées alimentaires.
D'après l'IRSN, qui se fonde sur des données météorologiques, la source de cette pollution radioactive se trouverait en Russie, au sud de l'Oural. Moscou n'a pour sa part fourni aucune information à ce sujet.
L'IRSN exclut la possibilité d'un accident sur un réacteur nucléaire, car d'autres substances radioactives auraient été détectées. Il pourrait s'agir d'un incident lors du traitement de déchets nucléaires.
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Concentration 350 inférieure aux limites
Selon l'OFSP, la concentration de ruthénium-106 s’élevait à Cadenazzo à 50 micro-Bq/m3 jusqu'au 2 octobre avant de croître à 1900 micro-Bq/m3 pendant la période allant du 2 au 3 octobre. Elle a ensuite diminué à 480 micro-Bq/m3 le 4, à 466 le 5 et à 300 le 6.
La concentration maximale mesurée, 1900 micro-Bq/m3, est restée 350 fois inférieure à la limite d’immissions dans l’air fixée pour cette substance dans l’Ordonnance sur la radioprotection.
Utilisé notamment en médecine
Le ruthénium-106 est un élément radioactif d'une demi-vie de 373,6 jours. Il est utilisé par exemple en médecine pour le traitement par irradiation des tumeurs de l'œil, précise l'OFSP.
Une autre application, plus rare, du ruthénium-106 est son utilisation dans des générateurs thermoélectriques à radioisotope qui servent par exemple à l’alimentation en électricité des satellites.