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La Prévoyance 2020 a été écartée par l'addition d'une multitude de non

Une enquête SSR sur les motifs du rejet de la réforme de la Prévoyance vieillesse 2020 montre que les partisans du projet ont été motivés par des arguments plutôt "abstraits", tandis que les raisons du rejet étaient plus larges et concrets.

Réalisée par l'institut Sotomo dans la semaine qui a suivi le rejet du projet du Conseil fédéral par 52,7% des Suisses (contre 47,3% de oui), l'enquête demandait aux sondés de choisir parmi huit arguments le premier et le second qui a le plus motivé leur vote.

Comme le montre le tableau ci-dessous, trois arguments ont dominé le camp des oui, les cinq autres restant secondaires. Pour 54% des partisans de l'initiative, l'urgence d'une réforme des retraites représentait la raison centrale de leur approbation.

C'est donc moins le contenu de la réforme que le processus de la réforme qui a le plus convaincu. Le second motif le plus évoqué par les sondés, un "compromis équilibré", ne traite pas non plus du contenu de la réforme. Cet argument a tout de même été jugé crucial par 47% des personnes qui ont voté oui.

Le troisième motif le plus populaire des partisans, "la sauvegarde du financement de l'AVS" (43%), reste aussi assez "abstrait", relève Sotomo.

Les aspects concrets de la réforme sont plus rarement évoqués, comme par exemple l'alignement de l'âge de la retraite pour les femmes (15%) ou l'augmentation de 70 francs de l'AVS pour les nouveaux retraités (5%).

Motifs des opposants plus concrets

Les raisons du rejet sont plus larges. Au lieu de trois, ce sont six motifs qui sont avancés par au moins 20% des sondés.

L'argument le plus motivant pour les opposants a été le supplément controversé de 70 francs à l'AVS. Il est mentionné par 39% d'entre eux. Ces 70 francs n'étaient centraux que pour 5% des partisans de la réforme.

Quelque 30% des opposants se sont plaints que la réforme soit plus axée sur un développement des prestations, plutôt que sur des mesures d'économies.

De manière globale, le projet a été perçu par les opposants comme étant "injuste" envers différents groupes de personnes, à savoir les jeunes (28% des opposants), les retraités actuels (24%) et les femmes (21%), dont l'âge de la retraite aurait augmenté à 65 ans.

L'âge de la retraite pour les femmes

Les motivations des partisans de la réforme ne changent pas significativement en fonction du sexe, de l'âge ou de la région linguistique. En revanche, les motifs des adversaires de la réforme varient plus significativement selon les catégories de personnes.

Ainsi, l'augmentation de l'âge de la retraite pour les femmes a justifié un non pour 35% des femmes opposées à la réforme, contre 9% des hommes.

L'opposition à la retraite à 65 ans pour les femmes a particulièrement fait mouche chez les Suisses romands, hommes et femmes confondus. C'était l'argument central pour 43% des Romands qui ont voté non (contre 16% des Suisses allemands et 30% des Suisses italiens).

Selon l'âge, c'est chacun pour soi

Sans surprise, les 18-39 ans qui ont voté non ont été particulièrement sensibles à l'argument "injuste pour les jeunes" (48%). Pour cette classe d'âge, l'injustice envers les retraités actuels n'arrive qu'en 7e position.

Inversement, les opposants de plus de 64 ans se sont majoritairement dressés contre l'augmentation des 70 francs de l'AVS (54%) qui ne les concernait pas. 43% de cette classe d'âge ont d'ailleurs été les plus motivés par l'argument "injustice envers les retraités actuels".

Feriel Mestiri

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Méthodologie de l'enquête

L'enquête s'est déroulée entre le 28 septembre et le 2 octobre 2017. Deux canaux différents ont été utilisés: 7058 participants proviennent d'un panel recrutés par l'institut sotomo; 7005 autres participants ont répondu au sondage en ligne diffusés sur les canaux de la SRF-SSR. Soit un nombre total de 14'063 participants. La marge d'erreur est de 2,24%.