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La part des mères qui travaillent a triplé depuis les années 1980 en Suisse

Une femme et son enfant assis devant un ordinateur. [Keystone - Christof Schuerpf]
Une femme et son enfant assis devant un ordinateur. - [Keystone - Christof Schuerpf]
La part des mères qui travaillent a triplé depuis les années 1980, selon le dernier numéro de la série "Social Change in Switzerland" diffusé jeudi. Le modèle de la mère au foyer est devenu minoritaire.

L’article de Francesco Giudici et Reto Schumacher montre que la présence sur le marché de l’emploi des mères en couple avec enfant de moins de 4 ans a presque triplé depuis 1980, avec de fortes différences régionales et sociodémographiques.

Les cantons romands ont enregistré les plus grandes hausses. Le Valais, par exemple, a vu le nombre de jeunes mères actives passer de 18% dans les années 1980 à 69% en 2010-2014.

Les chercheurs fondent leur étude sur les recensements fédéraux de 1980, 1990 et 2000, ainsi que sur le relevé structurel 2010-2014.

Rôle du calcul coût-bénéfice des structures de garde

Quatre déterminants individuels sont passés à la loupe. La taille de la famille tout d’abord: de nos jours, plus une mère a d’enfants, moins elle travaille. Dans le passé, la petite proportion de femmes qui travaillaient était beaucoup moins conditionnée par le nombre de leurs enfants.

Le niveau de formation ensuite: les femmes au bénéfice d’une formation tertiaire sont plus souvent actives, aujourd'hui comme dans les années 1980. Cependant, les différences d’engagement professionnel selon le niveau socio-éducatif tendent à s'atténuer, sauf pour les femmes moins qualifiées que leur conjoint.

Pour ces deux caractéristiques - taille de la famille et niveau de formation -, les auteurs estiment que le calcul coût-bénéfice des structures de garde, devenues plus courantes, joue un rôle important dans la décision de travailler ou pas.

Les étrangères désormais moins actives

Autres déterminants individuels, la nationalité et l’état civil. Les chercheurs observent une inversion entre actives suisses et étrangères: dans les années 1980, les mères suisses en couple avec enfant de moins de quatre ans travaillaient beaucoup moins que les étrangères dans la même situation, alors que de nos jours ce sont ces dernières qui sont proportionnellement moins insérées sur le marché de l’emploi.

Pour ce qui est de l'état civil, les mères vivant en union libre gardent un taux d’activité plus élevé que les mères mariées. Mais la différence s’est largement atténuée, passant de plus de 50% en 1990 à moins de 10% en 2010-2014.

ats/tmun

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Dixième numéro de la série "Social Change in Switzerland"

"Social Change in Switzerland" documente l’évolution de la structure sociale en Suisse. L'article diffusé jeudi est inclus dans le dixième numéro de cette série. Celle-ci est éditée par le Centre de compétences suisse en sciences sociales FORS, le Centre de recherche sur les parcours de vie et les inégalités (Université de Lausanne) LINES et le Pôle de recherche national LIVES – Surmonter la vulnérabilité: perspective du parcours de vie.