"La Suisse est un peu la lanterne rouge en Europe depuis de très nombreuses années en matière de donneurs malgré les efforts qui ont été consentis en différents domaines", a expliqué Philippe Morel, médecin-chef du Service de chirurgie viscérale aux Hôpitaux universitaires de Genève dans La Matinale de la RTS lundi.
Le vice-président de Swisstransplant intervenait à la veille du lancement de l'initiative populaire fédérale "Pour sauver des vies en favorisant le don d’organes".
"Il y a 25 ans que rien ne change et trop de gens meurent dans notre pays en raison du manque de donneurs", a-t-il encore affirmé.
Cette initiative, portée par la Jeune chambre internationale de la Riviera vaudoise, un groupe de jeunes entrepreneurs vaudois, soutenue par Swisstransplant, propose d'introduire dans la loi la notion de consentement présumé pour le don d'organes.
Selon le texte, ceux qui s'opposeraient au don de leurs organes devraient le signaler. Cette proposition a jusqu'à présent été refusée par le Parlement fédéral, mais les mentalités évoluent.
L'Espagne, record mondial du don d'organes
Avec le consentement présumé, la Suisse imiterait d'autres Etats européens. Ainsi, en Espagne, et en France depuis le début de l'année, il n'y a pas besoin de carte de donneur: la loi prévoit qu'une personne décédée est présumée donneuse d'organes. Si elle s'y oppose, elle doit s'inscrire dans un registre.
A noter que l'Espagne détient le record mondial du don d'organes par rapport au nombre d'habitants, soit plus de 40 par million d'habitants, ce qui représente deux fois plus de donneurs qu'en Suisse, où le taux de donneurs est passé de 17 pour un million d'habitants à 13,3.
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