Alors que la Suisse est le dernier pays d'Europe sans congé paternité, le Conseil fédéral devrait se pencher mercredi pour la seconde fois sur un éventuel contre-projet à l’initiative populaire qui demande un congé de 20 jours pour les nouveaux pères.
Or, lors de sa séance la semaine dernière, le gouvernement avait refusé de couper la poire en deux, rejetant un contre-projet proposant 10 jours de congé paternité, comme le révélait la Neue Zürcher Zeitung samedi.
Deux variantes envisagées
Chargé du dossier, le conseiller fédéral Alain Berset va ainsi proposer à ses collègues d’autres variantes, moins ambitieuses. L'une d'entre elle serait un congé parental de 10 jours à partager au bon vouloir des parents, entre la mère et le père, a appris la RTS.
Cette proposition est loin de convaincre Adrian Wüthrich, président de Travail.Suisse ainsi que du comité d'initiative: "Nous voulons 14 semaines de congé maternité pour les mères et 4 semaines de congé paternité pour les pères. Si le Conseil fédéral propose un tel contre-projet, (...) on ne va pas retirer l'initiative."
L'autre variante - plus minimaliste - miserait sur l’obligation pour les entreprises d’octroyer du temps partiel aux nouveaux pères. Face à ce choix, le Conseil fédéral pourrait mettre en consultation plusieurs versions, quitte à s'appuyer sur les critiques et finalement renoncer à proposer un contre-projet.
"Un très mauvais signe"
Pour Laurent Wehrli, qui soutient l'initiative, "si le Conseil fédéral devait décider de ne pas proposer de contre-projet, ce serait un très mauvais signe par rapport à la génération des 20-40 ans". Ceux-ci, selon le PLR vaudois, veulent des mesures pour concilier vie professionnelle et vie familiale, "non seulement pour les femmes, mais pour les hommes aussi".
Les initiants sont convaincus des attentes de la population en matière de congé paternité. Ils préviennent le Conseil fédéral de ne pas sous-estimer les chances de cette initiative populaire.
Stéphane Deleury