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Une délégation de la junte militaire birmane en visite en Suisse

Un défilé de l'armée birmane en mars 2017. (Image d'illustration). [EPA/RUNGROJ YONGRIT]
La visite de la délégation birmane intervient au plus mauvais moment pour les autorités suisses / La Matinale / 1 min. / le 18 octobre 2017
Des membres de l’armée de la Birmanie sont en visite en Suisse depuis lundi, en pleine crise des réfugiés rohingyas. Le Département fédéral des affaires étrangères a confirmé à la RTS cette information relayée par Amnesty International.

Cette visite fait suite à une requête de l’armée birmane début 2017. Ces militaires de haut rang ont fait part de leur intérêt pour le fédéralisme suisse. Leur demande a été acceptée par la Suisse, indique mardi le Département fédéral des affaires étrangères (DFAE).

La délégation est emmenée par le numéro 2 de l’armée birmane, le général Soe Win, selon l’agence Myanmar News Agency.

Elle sera reçue à Berne par Heidi Grau, cheffe de la Division Sécurité humaine du DFAE. Un porte-parole du département ajoute que des entretiens avec le Comité international de la Croix Rouge à Genève sont aussi au programme. Par contre, aucune entrevue avec le conseiller fédéral en charge des Affaires étrangères Didier Burkhalter n’aura lieu.

Visite controversée

Ce voyage intervient en pleine crise des réfugiés rohingyas en Birmanie. Les militaires birmans sont accusés d’être à l’origine de la répression sanglante contre cette minorité ethnique. Près de 600'000 Rohingyas ont quitté le pays pour le Bangladesh, selon l’ONU.

Interrogé par la RTS, le DFAE indique que "le programme du voyage a été repensé afin que la Suisse puisse rappeler à ses interlocuteurs qu’elle condamne les violences armées". Il ajoute aussi qu’il est dans la tradition diplomatique helvétique que de discuter avec toutes les parties.

C’est la première fois qu’une délégation militaire birmane est en Suisse. Jusqu’ici seuls des représentants de la société civile avaient été reçus par les autorités suisses. Huit délégations au total. A chaque reprise, l’objectif est de "faire connaître le fonctionnement du fédéralisme pour améliorer les relations entre l’Etat central et les régions habitées par des minorités linguistique", indique encore le DFAE.

Pietro Bugnon

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