Modifié

Les forêts suisses continuent leur expansion, surtout en altitude

Soleil d'automne à Lauterbrunnen (BE). [Keystone - Christian Merz]
Les forêts gagnent surtout du terrain sur les hauteurs, ici à Lauterbrunnen, dans les Alpes bernoises. - [Keystone - Christian Merz]
Alors que le recul des forêts mondiales se poursuit, la situation est tout autre en Suisse où les surfaces boisées ne cessent de gagner du terrain, essentiellement en altitude.

La forêt suisse s'est étendue de 7% entre 1995 et 2015, note le dernier rapport sur la question. Une évolution qui contraste avec la perte record de surfaces forestières dans le monde en 2016.

>> Lire aussi : Pertes de forêts égales à la superficie de la Nouvelle-Zélande en 2016

La forêt couvre actuellement 1,31 million d'hectares, un tiers du territoire suisse. Sur le Plateau et en basse altitude, la surface forestière est restée stable.

Progression en altitude

C'est surtout dans les Alpes, en particulier au-dessus de 1800 mètres, que les arbres gagnent du terrain de manière significative, explique Meinrad Abegg, chercheur à l'Institut fédéral de recherches sur la forêt, la neige et le paysage. Ils se répandent dans les pâturages autrefois dévolus à l'agriculture et désormais inexploités.

Le rapport note toutefois que, "dans les régions densément peuplées du Plateau et des centres alpins, la surface forestière subit de plus en plus la pression des agglomérations et des infrastructures". Si la forêt a pu se maintenir dans ces endroits, c'est parce qu'elle est protégée par la loi.

ats/boi

Publié Modifié

Une loi depuis 1876

En Suisse, la forêt est protégée par la loi depuis 1876. L'introduction du charbon comme source d'énergie a facilité sa protection. Une surface forestière ne peut ainsi pas être coupée et affectée à un autre usage. Elle ne peut par exemple pas être transformée en terre agricole ou en quartier résidentiel.

Suite au constat que la forêt gagne du terrain, la loi a été modifiée et quelque peu assouplie. Depuis 2013, elle autorise par exemple le défrichement sans compensation pour "récupérer des terres agricoles sur des surfaces conquises par la forêt au cours des 30 dernières années".

La loi donne également la possibilité aux cantons de demander une délimitation de la forêt "là où, en dehors des zones à bâtir, le canton veut empêcher une croissance de la surface forestière". Les arbres qui poussent au-delà de cette limite pourront être coupés.