L'enseignement est donné sous la forme d'un binôme composé d'un éducateur spécialisé et d'une personne atteinte de déficience intellectuelle.
"Nous avons constaté une certaine méconnaissance du fonctionnement du corps humain. Ça nous permet ensuite de faire le lien avec la question de la santé sexuelle, avec la contraception, les infections sexuellement transmissibles et leur prévention", explique Jennifer Fournier, professeure associée à la Haute école de travail social et de la santé (EESP) à Lausanne.
Stérilisation forcée
L'accès à la sexualité entre personnes atteintes de déficience intellectuelle est aujourd'hui normal et légitime. Mais il n'en a pas toujours été ainsi. "Il y a 50 ans on stérilisait souvent les personnes sans leur accord, ou alors il y avait un contrôle pour éviter qu'ils aient des relations sexuelles. Pour la société et pour les familles, ces personnes restaient d'éternels enfants", rappelle Mireille Scholder.
Avec l'arrivée de la contraception, les choses ont changé. "On travaille avec les personnes pour leur apporter une éducation sexuelle spécialisée", explique la directrice de la Fondation Vernand.
La parentalité taboue
Si l'accès à une sexualité ne fait plus débat, celui à la parentalité reste encore une thématique complexe, voire taboue. Mais pour éviter tout risque, les professionnels sont de mieux en mieux formés et les outils d'éducation sexuelle de plus en plus adaptés.
Cette nouvelle méthode, par exemple, est le résultat de deux années de recherche menées à Lyon en étroite collaboration avec les personnes atteintes de déficience intellectuelle.
"Nous nous sommes tournés vers elles pour savoir quelles étaient leur préoccupations, leurs aspirations, leurs souhaits. C'est aussi avec elles que nous avons construit l'ensemble de ces outils", souligne Yves Jeanne, maître de conférences à l'Université Lumière Lyon 2.
Yannick Bacher/fme