L'étude, qui d'habitude ne passionne que le microcosme politique, dira comment ont voté les Suisses et pourquoi ils ont dit non au projet de réforme des retraites. Elle permettra surtout de définir comment relancer la prochaine réforme et a donc une importance inédite. Alain Berset en a fait un élément essentiel et ses services confirment l'importance de cette étude de l'opinion publique, la seule qui soit vraiment neutre et transparente.
C'est assez étonnant qu'on attende une analyse dont je ne suis pas certain qu'elle aide beaucoup pour la suite.
Le chef du Département fédéral de l'intérieur (DFI) veut donc attendre les explications des politologues pour agir, une stratégie qui interpelle le PDC Yannick Buttet. "Aujourd'hui c'est assez étonnant qu'on attende encore une analyse dont je ne suis pas certain qu'elle aide beaucoup pour la suite", relève le conseiller national valaisan. "Je crois que celles et ceux qui doivent faire remonter la volonté populaire sont les élus avant tout. En Suisse, on a la chance d'avoir des élus fédéraux qui restent au contact de la population, qui sentent aussi les attentes de cette population."
C'est aussi une manière assez humble de reprendre le dossier et je trouve que c'est la bonne voie.
Pour le PLR Philippe Nantermod, futur remplaçant d'Ignazio Cassis en commission de la santé au National, c'est la preuve qu'Alain Berset est en train de tâtonner. "Je n'ai pas le sentiment qu'il ait une idée très claire du contenu de la réforme, aujourd'hui Alain Berset fait un tour de la situation pour essayer de trouver de nouvelles idées", analyse le Valaisan. "On peut voir ça comme un manque de leadership peut-être, mais c'est aussi une manière assez humble de reprendre le dossier et je trouve que c'est la bonne voie à prendre sachant le résultat du mois de septembre."
On fait une analyse du vote, pas une analyse du comportement de vote potentiel futur.
Les responsables de l'analyse, de leur côté, se disent un peu étonnés des attentes autour de cette étude d'opinion. "On a dit clairement aux responsables de la Confédération qu'on fait une analyse du vote de septembre, on ne fait pas une analyse du comportement de vote potentiel futur sur une réforme", explique le politologue Georg Lutz.
Il n'empêche: alors que la gauche de la gauche et la droite libérale prétendent chacune avoir gagné la votation, l'analyse VOTO permettra au moins de comprendre les composantes du non à la Prévoyance 2020.
Thibaut Schaller/oang