Le solde migratoire, soit la différence entre le nombre de personnes de l'UE qui sont entrées sur le territoire et le nombre de personnes qui en sont sorties, est en recul constant en Suisse. Fin septembre 2017, il représentait la moitié seulement de ce qu’il était en 2013, sur la même période.
"Si la tendance se poursuit en fin d’année, l’immigration en 2017 sera la plus faible depuis plus de dix ans", relève Michael Siegenthaler, économiste à l'institut de recherche KOF de l'Ecole polytechnique fédérale de Zurich (EPFZ). Et d'ajouter: "Le solde migratoire sera alors équivalent à celui que nous avions en 2006."
Exilés portugais sur le départ
Pour les Européens, venir ou demeurer en Suisse n'est plus si attrayant. Tentative d'explication dans une épicerie portugaise à Fribourg: ici, les vendeuses rencontrent de plus en plus de clients qui veulent retourner au pays. "Ils partent car en Suisse c’est cher, raconte Maria. Difficile de mettre de l’argent de côté par rapport au Portugal", dit-elle dans le 19h30 de mardi.
Il faut dire que l’économie portugaise est en pleine reprise. Les exilés se mettent à rêver de quitter la Suisse. Sur les neuf premiers mois de l’année, 7891 Portugais sont arrivés en Suisse, mais davantage ont quitté le territoire helvétique. Pour la première fois depuis très longtemps, le solde migratoire est négatif.
En revanche, l'immigration en provenance des pays tiers se maintient au même niveau que les années précédentes.
Pierre Nebel