La Suisse a recensé 14'000 demandes d'asile sur les 9 premiers mois de 2017, contre 40'000 sur l'ensemble de l'année 2015, au plus fort de la crise migratorie.
"Dans toute l'Europe, nous avons une diminution des demandes de 50% en comparaison avec 2015", précise le secrétaire d'Etat aux migrations Mario Gattiker, invité mercredi de La Matinale de la RTS. Il évoque une situation européenne "plus tranquille", mais qui reste "tendue".
Le haut fonctionnaire estime que la Suisse "n'est pas attractive" en tant que pays de destination. Il évoque des mesures nationales efficaces, notamment les procédures accélérées pour les personnes n'ayant pas un motif d'asile suffisant.
Il faut préserver les structures d'asile pour ceux qui ont besoin d'une protection internationale.
Faut-il donc entretenir une image de pays peu attractif pour éviter de devoir gérer des flux migratoires trop importants? "Non. Il faut garder la tradition humanitaire, être ouverts et accueillants, mais être être stricts et clairs avec ceux qui n'ont pas de motif d'asile suffisant", estime Mario Gattiker. Pour lui, "il faut préserver les structures d'asile pour ceux qui ont besoin d'une protection internationale".
Détresse "sous-estimée"
L'appel à l'accueil des réfugiés de la chancelière allemande Angela Merkel en 2015 a-t-elle créé un appel d'air? "C'est surtout que l'on a sous-estimé la situation de détresse des réfugiés dans les pays voisins de la Syrie et de l'Irak, qui a attiré vers l'Europe d'autres groupes de migrants, notamment économiques."
Pour Mario Gattiker, les migrants économiques ne sont pas "de faux migrants", mais "ils requièrent d'autres solutions que l'asile". Il donne les exemples du Nigeria ou de la Guinée, où "la réponse ne se trouve pas dans la politique migratoire" mais dans une amélioration de la situation économique et de l'éducation sur place.
Propos recueillis par Pietro Bugnon/jvia