Modifié

"Les EPF sont les vaisseaux amiraux du système fédéral de l'innovation"

Martin Vetterli, président de l'EPFL. [RTS]
Martin Vetterli, président de l'EPFL. - [RTS]
Le Conseil fédéral préconise des coupes dans le budget des écoles polytechniques fédérales (EPF). "Ce n'est pas le moment de lever le pied" sur les investissements dans l'innovation, regrette le président de l'EPFL Martin Vetterli.

Le Conseil fédéral veut raboter de 50 millions de francs le budget des EPF, qui s'élève actuellement à deux milliards et demi. Les deux écoles, basées à Lausanne et Zurich, sont montées aux barricades et comptent désormais sur les parlementaires fédéraux pour corriger le tir.

"Les EPF sont les vaisseaux amiraux du système fédéral de l'innovation. On fait de la recherche de pointe, on forme les spécialistes...", estime le président de l'EPFL Martin Vetterli, invité vendredi de La Matinale. Il évoque les défis du futur, tels que "la digitalisation, la cybersécurité ou la science des données".

Pas assez d'ingénieurs

Pourtant, le budget des EPF n'a cessé d'augmenter. N'y a-t-il pas une limite? "L'économie suisse va bien, l'innovation va bien, des entreprises s'installent, des start-up sortent... ce n'est pas le moment de lever le pied".

Même si on avait une troisième école polytechnique au Tessin, on ne formerait pas assez d'ingénieurs en Suisse.

Martin Vetterli, président de l'EPFL

Interrogé sur la possibilité de fusionner les deux EPF pour rationaliser les coûts, il rejette catégoriquement l'idée. "On peut se permettre d'avoir deux écoles. Même si on en avait une troisième au Tessin, on ne formerait pas assez d'ingénieurs en Suisse".

"A l'EPFL, nous avons chaque année un millier de masters, mais l'économie suisse en accueillerait volontiers le double. Ce n'est pas qu'on en forme trop", estime Martin Vetterli.

Institution "performante"

Le président de l'EPFL reconnaît un investissement "coûteux", mais insiste sur la "performance" de son école, régulièrement relevée par les classements internationaux.

Mais de quoi serait privée l'école si elle devait perdre ces 50 millions? "Des recrutements de professeurs seront retardés, des projets d'investissement dans les infrastructures devront attendre...", répond Martin Vetterli.

>> Ecouter les précisions de Rouven Gueissaz et Rinny Gremaud sur les coupes dans le budget des EPF :

Les enjeux financiers sont loin d'être négligeables pour les écoles polytechniques. [Keystone - Laurent Gilliéron]Keystone - Laurent Gilliéron
Le budget des écoles polytechniques fédérales fait débat aux Chambres / La Matinale / 1 min. / le 10 novembre 2017

Propos recueillis par Pietro Bugnon

jvia

Publié Modifié