La résistance aux antibiotiques préoccupe les autorités sanitaires suisses. En Europe, 25'000 personnes décèdent chaque année des suites d’infections dues à des bactéries résistantes. Il n’existe pas de chiffres précis pour la Suisse.
Le Royaume-Uni, qui a procédé à une évaluation, estime que si des mesures ne sont pas prises rapidement pour enrayer cette résistance, le nombre de décès provoqués par des bactéries pourrait être supérieur au nombre de morts dues au cancer d'ici 2050.
Résistance aussi chez les animaux
Chez les animaux, l'antibiorésistance inquiète aussi les experts. Depuis une année, la remise de ces médicaments aux agriculteurs a été restreinte. Seul un vétérinaire peut décider de soigner tout un troupeau avec des antibiotiques.
Pour la première fois cette année, la Suisse participera à une semaine de sensibilisation "pour un bon usage des antibiotiques" sous le patronage de l'Organisation mondiale de la santé (OMS).
Marc Menichini/Frédérique Volery/lgr
Consommation d'antibiotiques en légère hausse
La consommation d'antibiotiques à l'hôpital en Suisse est en légère hausse, mais dans la moyenne européenne, selon les données de la stratégie nationale Antibiorésistance (StAR) de l'Office fédéral de la santé publique (OFSP).
Mais prises isolément, les ventes d'antibiotiques critiques, c'est-à-dire de première priorité tant pour la médecine humaine qu'animale, ont reculé. En 2016, elles ont baissé d'un quart par rapport à 2015. "Un renversement de tendance réjouissant", selon la StAR.
Les antibiotiques critiques doivent être prescrits aux patients pour lesquels aucune autre thérapie n'est possible. Cette idée est au coeur des directives nationales élaborées par les responsables de la stratégie Antibiorésistance.