Ce projet devait permettre d'étudier les effets de la régularisation de la vente de cannabis sur les consommateurs et sur le trafic de stupéfiants à Berne. D'autres villes comme Genève, Zurich, Bâle ou Bienne avaient manifesté leur intérêt pour cette expérience. Les participants se seraient procuré le cannabis dans les pharmacies.
Cependant, la consommation de cannabis à des fins récréatives est exclue par la loi, a souligné mardi l'Office fédéral de la santé publique (OFSP). La Confédération n'a ainsi pas octroyé d'autorisation exceptionnelle.
Recours possible
La loi fédérale sur les stupéfiants interdit notamment la culture, la production, le commerce, la possession et la consommation de cannabis. Mais des exceptions sont possibles pour des projets de recherche scientifiques ou des applications médicales limitées en matière de culture, de production et de commerce.
L'Université de Berne va examiner cette décision avant de faire éventuellement recours. Elle dispose d'un délai de 30 jours.
ats/kg
Déception de la Ville de Berne et des professionnels
Comme l'Université, la Ville de Berne a exprimé sa déception. La conseillère municipale écologiste Franziska Teuscher estime qu'il s'agit là d'une mauvaise décision. Elle entend s'entretenir avec les autres villes intéressées par ce projet et avec l'Université pour définir la suite à donner à ce refus.
"C'est une vraie catastrophe chez tous les pragmatiques en Suisse qui voulaient enfin trouver des solutions contre le deal de rue", a pour sa part déclaré le Groupement romand d'études des addictions (GREA). Il appelle à une prise de conscience pour que le Conseil fédéral assume à nouveau son rôle de leader en la matière.
Selon le GREA, les principales villes de Suisse se voient infliger un véritable camouflet. "C'est une offense au fédéralisme et à l'intelligence des acteurs locaux qui travaillent à ces projets depuis des années", a ajouté cette association qui est convaincue que le mouvement de réforme ne saurait être stoppé.