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Regard inédit sur les voyages de la flotte suisse, désormais sous enquête

La RTS a eu accès à cinq ans de données de voyages des navires battant pavillon suisse, offrant un regard inédit sur la marine helvétique. Une enquête a été ouverte suite à la débâcle financière de la flotte.

Le Département fédéral de l'Economie (DEFR) a déposé plainte contre deux personnes suite aux difficultés de la marine marchande suisse, a révélé ce lundi la Nordwestschweiz. Une information confirmée par le Ministère public de la Confédération (MPC).

L'investigation vise le patron des entreprises SCL et SCT ainsi qu'un haut fonctionnaire soupçonné d'avoir permis à l'entrepreneur de percevoir des garanties excessives de la part de la Confédération. Les navires de cet armateur ont été vendus à la demande de Berne, qui a dû débloquer 215 millions de francs afin de couvrir leur cautionnement (voir encadré).

Cinq ans de voyages sur une carte interactive

En se basant sur des données de navigation s'étalant d'avril 2012 à avril 2017, la RTS a pu reproduire les voyages des bateaux qui ont composé la marine marchande suisse durant cette période.

Illustration des milliers de kilomètres parcourus par les navires arborant un drapeau suisse à leur poupe, la superposition de cinq années de trajets fait apparaître la carte des continents:

Cinq années de trajets des navires de la flotte maritime suisse dessine la carte des continents. [RTSinfo]
Cinq années de trajets des navires de la flotte maritime suisse dessine la carte des continents. [RTSinfo]

Marc Renfer

Cartes: Frédéric Vergez

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De 50 à 36 bateaux en quelques mois, SCL et SCT dépecées

Après des années d'augmentation de capacité, la flotte helvétique a récemment été secouée par des difficultés économiques.

Le nombre total de bateaux est passé de 50 à 36 durant l'année 2017, des armateurs ayant été obligés de vendre leurs bateaux par la Confédération.



En quelques mois, les treize navires des groupes SCL et SCT sont tous passés en mains étrangères. Selon les registres maritimes, dix d'entre eux sont désormais gérés par des armateurs allemands qui les ont enregistrés aux Barbades, deux autres sont en mains turques et arborent le drapeau des îles Cook.

Cette année encore, deux bateaux de la société Suisse-Atlantique ont été vendus à des Chinois, dont le "Général Guisan". L'armateur ABC Maritime a aussi vendu un tanker à une société allemande, qui a choisi de l'enregistrer à Chypre.

>> Lire aussi:En difficulté, la marine marchande suisse va coûter des millions à la Confédération

"Hommes armés à bord"

Les signaux AIS, qui servent à transmettre des informations des navires, dont leur position, sont aussi utilisés par les équipages pour traverser des régions dangereuses en terme de piraterie.

Lors de passages de zones à risques, comme le Golfe d'Aden, le signal AIS censé indiquer la destination est modifié sur les transpondeurs et indique "gardes armés à bord".

Le but de cette manoeuvre est de dissuader d'éventuel pirates en annonçant la présence d'hommes armés.