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Les Jeunes socialistes, un engagement qui bouscule la vie politique suisse

Le document:  la soif d'idéal des jeunes socialistes suisses
Le document: la soif d'idéal des jeunes socialistes suisses / 19h30 / 4 min. / le 3 décembre 2017
Avec l'initiative dite des 99%, visant à plus taxer les revenus en capitaux, la jeunesse socialiste lance pour la troisième fois en moins de dix ans un texte demandant un changement radical de société. Portrait de groupe.

Ils sont inspirés et n’ont peur de rien. Les Jeunes socialistes suisses (JSS) viennent de lancer l’initiative dite des 99%, en référence à la grande majorité de la population. Leur objectif: taxer davantage les revenus en capitaux.

Après l'initiative 1:12 en 2009, qui exigeait la limitation des salaires des grands patrons, et celle visant à interdire la spéculation sur les denrées alimentaires en 2014, c'est la troisième fois en une décennie qu'ils jettent un pavé dans la mare fédérale avec un texte prônant un changement radical de société.

Le détonateur Wermuth

L'association des Jeunes sociaux-démocrates (VJS) est fondée en 1961. Ce n'est que dix ans plus tard que son nom est définitivement changé en Jeunes socialistes suisses (JSS). Son premier président? L'actuel conseiller national Andreas Gross, qui restera en poste jusqu'en 1983.

Après la débâcle socialiste lors des élections fédérales, les JSS se retrouvent sans aucun parlementaire à Berne. La nomination de Cédric Wermuth à la tête du parti en 2008 marquera un renouveau. Grâce à des méthodes de communication et des prises de position marquées, la croissance est rapide. La présence dans les médias et l'influence sur le parti-mère augmentent également.

S'affranchir des clivages partisans

Aujourd'hui, les JSS comptent près de 4000 membres et une section dans tous les cantons. Sans compter ses quatre conseillers nationaux: Mathias Reynard (VS), Mattea Meyer (ZH), Nadine Masshardt (BE) et Cédric Wermuth (AG).

Dans le Valais romand, le responsable de la section Simon Constantin s'est donné la mission d'organiser chaque mois des soirées à thème. Le but? Casser l'idée que la politique est forcément rébarbative. "L'idée, c'est de donner du contenu aux jeunes Valaisans, c'est de leur faire comprendre la politique qui se trouve derrière un sujet sociétal. S'ils ne s'intéressent pas à la politique, la démocratie meurt".

Et en politique, l'intérêt des jeunes s'affranchit régulièrement des clivages partisans, comme le souligne Louise Morand, vice-présidente de la section genevoise des jeunes libéraux-radicaux: "Sur la légalisation des drogues, on est d'accord [avec les JSS]. Sur le mariage pour tous également, on a d'ailleurs fait un papier de position là-dessus. Sur le côté sociétal, on a les mêmes idées. Pas forcément dans la manière d'y parvenir. Mais il y a quand même quelque chose de générationnel".

Dans une société vieillissante où les plus de 65 ans auront doublé dans une trentaine d'années, l'engagement des jeunes détonne autant qu'il bouscule la politique helvétique.

Cecilia Mendoza/kg

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Les sections jeunes des autres partis également actives

Les JSS ne sont pas les seuls à lancer des initiatives populaires au niveau fédéral. Les jeunes de l'UDC et du PLR sont à l'origine de "No Billag", dont la votation est agendée le 4 mars 2018. Le texte vise à interdire à la Confédération de subventionner toute chaîne de télévision ou de radio et de prélever une redevance de réception. Les initiants considèrent que la SSR dispose d'un "quasi-monopole", qu'il faut remplacer par une "concurrence loyale" entre les médias.

Les Jeunes Verts ont pour leur part lancé l'initiative Stop mitage!, dont l'objectif est de freiner l'étalement urbain. Elle comprend deux exigences principales. D'une part, tout zonage d’une parcelle devrait être compensé par le dézonage d’une parcelle équivalente ailleurs. D’autre part, des mesures étatiques devraient promouvoir les quartiers durables ainsi que le développement résidentiel à l’intérieur de ceux-ci. Le texte doit prochainement passer devant le Parlement.