Le Conseil fédéral a rejeté jeudi une motion des Verts, qui demandaient une interdiction de ce produit classé potentiellement cancérogène par l'Organisation mondiale de la santé (OMS).
Les premiers résultats de l'étude commandée par le Conseil national montrent que les traces de glyphosate mesurées en Suisse sont très faibles. Il faudrait consommer 71 kg par jour du produit le plus contaminé, les pâtes, pour qu'il y ait des effets secondaires nocifs pour la santé.
Un herbicide jugé parfois indispensable
Une interdiction serait en conséquence trop radicale, estime à nouveau le Conseil fédéral. Dans son évaluation, il tient aussi compte des utilisations de cet herbicide ailleurs que dans l'agriculture. Il est indispensable dans certains cas, dit-il, puisque c'est la seule alternative au désherbage à la main.
Tenir compte de l'effet "cocktail"
Par précaution, les Verts demandaient d'interdire le glyphosate en Suisse au moins jusqu'en 2022. Interviewée vendredi dans La Matinale de la RTS, la conseillère nationale Adèle Thorens (Verts-VD) rappelle "qu'on sait peu de choses sur les effets d'une exposition, même minime, à de tels produits sur le long terme." Et il faut tenir compte également, souligne-t-elle, "de ce qu'on appelle l'effet 'cocktail'. On n'est pas exposés seulement au glyphosate, on est exposés à toute une série de produits, de pesticides, différents. Et on sait extrêmement peu de choses sur l'effet combiné de ces produits."
Le glyphosate divise aussi l'Union européenne. Il y a une semaine, les Etats membres n'ont pas réussi à se mettre d'accord sur une prolongation de la licence et il y aura un nouveau débat.
>> Lire : Pas d'accord trouvé entre Etats membres de l'UE autour du glyphosate
Classé "cancérogène probable" par l'OMS, le glyphosate représente aussi un marché d'un peu plus d'un milliard de francs.
Alexandra Richard/oang