L'économie réalisée après le rejet de la Prévoyance 2020 en votation se monte à 442 millions de francs. Portée par la majorité de droite en commission du Conseil national, l'idée de verser cet argent à l'AVS a été abandonnée. Purement cosmétique, elle n'offrait pas une solution à long terme pour pérenniser le premier pilier.
"Il est urgent d'attendre", estime le conseiller national UDC Jean-Pierre Grin, de manière à ce qu'on puisse les réaffecter à l'AVS dans la prochaine réforme, d'ici trois voire quatre années."
Atténuer certaines coupes budgétaires
Mais la tentation est grande désormais, au Parlement, d'utiliser cette somme plutôt que l'abandonner dans les méandres du budget fédéral. Et à gauche, on imagine volontiers atténuer certaines coupes douloureuses. La conseillère nationale socialiste tessinoise Marina Carobbio cite notamment l'aide au développement et la formation.
Ce dernier domaine séduit aussi le conseiller aux Etats PLR Raphaël Comte, qui estime que ce serait une bonne chose pour l'économie: "Certains milieux économiques aujourd'hui nous disent 'ne procédez-pas à ces coupes-là (…) parce que c'est important aussi pour l'économie d'avoir des gens qui sont bien formés.' Dans ce domaine-là on pourrait renoncer à certaines coupes, en tous les cas les diminuer, et que cela profiterait aussi à des secteurs très importants, à la population et à l'économie de notre pays", relève le Neuchâtelois.
Débats assurés lors de l'examen du budget 2018
Le Conseil fédéral, lui, proposait d'affecter une partie de l'argent économisé au rail mais la majorité de droite s'y est opposée en commission.
Lors de la session d'hiver qui débute dans dix jours, les parlementaires vont donc se disputer encore pour ces millions lors l'examen du budget.
Alexandra Richard/oang