Les chercheurs ont extrapolé des facturations anonymisées émises par la caisse maladie entre le 1er avril et le 30 juin 2016. Les résultats figurent dans le rapport sur les médicaments de Helsana publié lundi.
L'étude compare la consommation des médicaments remboursés par les caisses maladie par les résidants en établissement médico-social, soit 9,3 médicaments différents par jour, et la consommation par les personnes de plus de 65 ans vivant à domicile. Ces derniers prennent en moyenne quatre médicaments de moins, soit 5,6 par jour.
Prescriptions en cascade
Or, chez les personnes âgées en particulier, la polymédication est souvent suivie d'effets indésirables. Ces effets secondaires peuvent être mal interprétés et compris comme des nouveaux symptômes. Des médicaments supplémentaires sont alors prescrits en cascade.
ats/jvia
Inquiétudes sur la prescription de quétiapine
Les chercheurs se disent également inquiets par le type de médicaments utilisés dans les EMS, comme la quétiapine, une substance autorisée par Swissmedic uniquement pour le traitement de la schizophrénie ou de troubles bipolaires.
Les chiffres de Helsana indiquent toutefois que le recours à cette substance a augmenté de plus de 40% depuis 2013.
La quiétapine fait partie des médicaments potentiellement inappropriés aux personnes âgées (MPI) et devrait être évitée. En 2016, plus de 79% des résidants en EMS ont pourtant été traités au moins une fois avec une substance MPI, par exemple l'anti-inflammatoire diclofénac, qui atténue les douleurs articulaires, ou le zolpidem et le lorazépam, qui sont administrés lors de trouble du sommeil.