Le mouvement contestataire était réuni vendredi soir à l’Université de Bâle pour une soirée de réflexion intitulée "Die lange Nacht der Kritik" ("La longue nuit de la critique"). Ces étudiants provenant de plusieurs cantons prévoient de créer un collectif au niveau national pour résister à ce qu’ils nomment "l'économisation de l'éducation". Tous font ou pourraient faire face à des hausses de taxes d’études.
A l’Ecole polytechnique fédérale de Lausanne (EPFL) et à l’Ecole polytechnique fédérale de Zurich (EPFZ), par exemple, les coûts pourraient être augmentés à 1660 francs d'ici la rentrée 2019. A noter que la phase de consultation court jusqu’au 4 décembre prochain.
A Bâle, Berne ou Lausanne, aucune hausse n'a été annoncée pour l’heure. Mais, selon les étudiants, ce n'est qu'une question de temps. Le communiqué de la longue nuit de la critique parle de hausses à trois chiffres pour 2018.
Forte opposition à Fribourg
Pour rappel, à Fribourg, le débat a dépassé les murs de l’université. Des députés ont déposé un mandat pour forcer le gouvernement à renoncer à cette augmentation. La taxe des étudiants suisses passera de 540 à 720 francs par semestre, dès la rentrée 2018.
Vendredi, une délégation d'étudiants rencontré le conseiller d’Etat en charge de l’Instruction publique Jean-Pierre Siggen. "Le but de la rencontre n'était pas de négocier, mais de transmettre nos revendications et ouvrir un dialogue entre les autorités et les étudiants", a expliqué Simon Gauthier, membre du collectif fribourgeois "Stop la hausse", dans l'émission Forum. "Nous avons été entendus, mais je ne suis pas certain que nous ayons été compris. Tout ce qui s'inscrit dans un budget strict et précis n'est pas pris en compte", a-t-il regretté.
Simon Gauthier a par ailleurs déploré les propos de la rectrice de l'Université de Fribourg, Astrid Epiney, dans Forum jeudi. Celle-ci estimait que la hausse des taxes étaient supportables pour les étudiants.
>> Lire : La rectrice défend la hausse de la taxe à l'Université de Fribourg
"Lorsqu'on sait que 75% des étudiants travaillent à un taux moyen de 20% en-dehors de leurs études, proncer de telles paroles est totalement aberrant".
Camille Degott/hend