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"Les réglementations en Suisse favorisent le gaspillage de nourriture"

Isabelle Chevalley, conseillère nationale vert'libérale vaudoise (vidéo)
Isabelle Chevalley, conseillère nationale vert'libérale vaudoise (vidéo) / La Matinale / 6 min. / le 27 novembre 2017
Une motion pour faire baisser le volume des invendus dans les magasins sera étudiée cette session par le Conseil des Etats. Pour Isabelle Chevalley (PVL/VD), "une multitude de mesures" doivent être prises contre le gaspillage.

Pour la conseillère nationale vert'libérale vaudoise Isabelle Chevalley, invitée lundi de la Matinale de La Première, les règles en Suisse empêchent de lutter contre le gaspillage.

La motion, qui sera au menu du Conseil des Etats lors de la session d'hiver qui commence lundi, veut ainsi déterminer si la sévérité des règles en Suisse empêche de valoriser les denrées alimentaires et, le cas échéant, diminuer les réglementations de l'agroalimentaire.

Le gaspillage a lieu tout au long de la chaîne de production, de l'agriculture à nos frigos.

Isabelle Chevalley, conseillère nationale Vert'libérale vaudoise

"A peu près 10% du gaspillage provient des grandes surfaces. Mais il a lieu tout au long de la chaîne de production, de l'agriculture à nos frigos", estime-t-elle. Et le plus gros effort est à faire du côté du consommateur, qui est responsable de 40% de ces pertes.

La commission du Conseil des Etats en charge du dossier estime pourtant que la lutte contre le gaspillage est une affaire privée, et qu'il faut sensibiliser le public plutôt qu'intervenir dans l'économie de la distribution.

"Cela me fait sourire (...) une campagne de sensibilisation du Conseil fédéral, qui coûtait deux millions par année, est passée à la trappe des économies. On veut sensibiliser, mais il y a zéro franc pour le faire!", regrette Isabelle Chevalley.

Dates de péremption et conventions de dons

Le Danemark, qui aurait réduit le gaspillage alimentaire de 25% grâce à des mesures politiques, est souvent cité en exemple. Mais les Suisses seraient-ils prêts eux aussi à avoir, par exemple, des supermarchés qui vendent des produits périmés? "Non. Mais on doit se poser la question des dates de péremptions" et "faire appel à ses sens" pour estimer si un produit est encore propre à la consommation, estime Isabelle Chevalley.

Elle propose par exemple que les distributeurs "remettent la mention 'à vendre jusqu'au...'" sur leurs produits, "ce qui permettait aux oeuvres caritatives de récupérer les aliments".

La vert'libérale donne aussi l'exemple de la France, qui "oblige toutes les surfaces de vente de plus de 400m2 à faire des conventions de dons avec les oeuvres caritatives". Cette proposition donnera lieu à une interpellation au Parlement.

Propos recueillis par Romaine Morard

jvia

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