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"La clause guillotine fait partie intégrante des bilatérales Suisse-UE"

L'invité-e de Romain Clivaz
L'invité-e de Romain Clivaz / La Matinale / 9 min. / le 29 novembre 2017
L'ambassadeur de l'UE en Suisse Michael Mathiessen juge "bizarre" l'idée de lier la clause guillotine au milliard de cohésion. Il évoque les relations "complexes" à gérer entre Berne et Bruxelles, qui sont toutefois loin d'être "mission impossible".

Dans la presse dominicale, la présidente du PLR Petra Gössi avait proposé de lier le milliard de cohésion de l'Union européenne à la clause guillotine, suscitant l’incompréhension parmi les parlementaires à Berne, jusque dans son propre camp.

Pour l'ambassadeur de l'UE en Suisse Michael Matthiessen, interrogé dans La Matinale de la RTS, cette proposition "semble bizarre".

"La clause guillotine fait partie intégrante des relations bilatérales", souligne-t-il, rappelant que "la présidente de la Confédération Doris Leuthard a annoncé lors de la visite du président de la Commission européenne Jean-Claude Juncker que le Conseil fédéral avait pris une décision sur la contribution de cohésion".

Il balaie les critiques parlant d'un "chèque sans contrepartie". "Jean-Claude Juncker s'investit pour ces relations, et ça, il ne faut pas l'oublier".

"Relation complexe"

Des relations que l'ambassadeur qualifie de "très bonnes". Pour lui, il est faux de dire que la Suisse a mauvaise presse à Bruxelles. "Il n'y a pas d'irritation, mais la relation est complexe. Nous n'avons cette situation avec aucun autre Etat".

"Le modèle Suisse-UE est particulier: vous avez choisi de pas être membre de l'UE, puis de ne pas être membre de l'Espace économique européen. Après ce vote en 1992, il a fallu négocier les bilatérales. Pour être franc, cela demande beaucoup d'investissement tous les jours", explique-t-il, précisant que l'UE gère 120 accords avec la Suisse.

"L'UE est maintenant un acteur global, avec beaucoup de défis. On doit s'occuper de relations avec beaucoup de pays tiers. Dans ce contexte, la Suisse existe, mais elle n'est pas numéro un des priorités à Bruxelles", estime encore Michael Matthiessen.

Propos recueillis par Romain Clivaz

jvia

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