La Chambre du peuple avait adopté le texte en juin par 97 voix contre 77. Dans la ligne de mire de l'auteur Matthias Aebischer (PS/BE): le foie gras, les cuisses de grenouilles et les produits issus du commerce des peaux à fourrure.
Les sénateurs ne sont pas opposés à la protection des animaux. La commission préparatoire est sensible au but fondamental de la motion, qui est de protéger les animaux, a expliqué Brigitte Häberli (PDC/TG). Elle a toutefois proposé sans opposition de rejeter la motion.
Ce n'est pas la première fois que le Parlement traite de tels textes. Mais celui-ci vise une palette particulièrement large de produits. Une interdiction pure et simple aurait des conséquences très importantes pour un grand nombre de secteurs, de la production alimentaire à l'industrie horlogère en passant par l'industrie textile.
Renforcer les déclarations
La commission doute en outre que cela améliore le bien-être des animaux. Une surveillance globale des importations et de toutes les méthodes de production à l'étranger ne serait ni réalisable, ni opportune.
Il vaut mieux miser sur un renforcement de la déclaration des modes de production des denrées alimentaires qui diffèrent des normes suisses. Les sénateurs ont adopté tacitement le postulat de la commission chargeant le Conseil fédéral de présenter un rapport sur la question.
"Naïf d'en appeler à la responsabilité des consommateurs"
Pays fortuné, la Suisse doit prendre la tête de la lutte en faveur du bien des animaux, a objecté en vain l'indépendant schaffhousois Thomas Minder. "Je mets le bien des animaux au-dessus du bien commercial, c'est absurde de toujours invoquer les règles du commerce international. L'interdiction du commerce de peaux de bébés phoques a été reconnue comme conforme aux règles de l'OMC".
Il est naïf d'en appeler à la responsabilité des consommateurs, estime en outre Thomas Minder. Tant qu'il y aura des produits issus de méthodes cruelles sur le marché, il y aura des clients. Les produits interdits en Suisse ne doivent pas pouvoir être importés, c'est totalement inconséquent, conclut-il.
ats/fme